Les enfants roms à l’école
19 février 2013 à 19:06
Par GEORGE PAU-LANGEVIN Ministre déléguée chargée de la Réussite éducative
Il n’y a pas si longtemps, les nouveaux travailleurs immigrés arrivés en France vivaient avec leur famille dans des bidonvilles. Leurs enfants ont été scolarisés car un principe anime notre république, celui de voir tout enfant sur le sol français accéder à l’école de la République. Aujourd’hui, les bidonvilles refleurissent. Notre pays est responsable de la scolarisation de tous ses enfants qui doivent ?tre respectés dans leur dignité.
Aujourd’hui, ce sont les enfants roms dont nous parlons. En ma qualité de ministre déléguée en charge de la Réussite éducative, je me dois de leur garantir les conditions de cette scolarisation. L’intégration de ces enfants dans le système scolaire est une des préoccupations locales et gouvernementales. Il est vrai que les modes de vie de ces communautés sont parfois difficiles à comprendre et à appréhender ; j’entends les interrogations des habitants, des élus mais il faut savoir affronter ses propres peurs.
J’ai demandé l’application d’une série de circulaires en septembre 2012 permettant de procéder à la scolarisation des enfants issus de familles itinérantes et du voyage, ce qui a permis au directeur d’académie des services de l’Education nationale de Seine-Saint-Denis d’illustrer mon engagement en scolarisant en début d’année sept enfants roms dans une école de primaire de Noisy-le-Grand. Je ne veux stigmatiser aucune population, aucune municipalité, mais l’Education nationale et la communauté éducative ont compris que le processus d’intégration de ces familles doit prendre en considération leur mobilité et leur rapport discontinu à l’école. J’ai conscience de la difficulté que cela représente pour nos élus locaux mais ne soyons pas fatalistes. Les projecteurs sont braqués sur les villes qui parlent de leurs difficultés : Saint-Fons, Ris-Orangis notamment mais regardons aussi ce qui se fait de bien. Dans l’Isère et en Gironde, des classes spécifiques sont un sas d’entrée pour permettre aux enfants roms d’accéder à une scolarisation normale.
Vendredi, je me rendrai dans une école de Triel (Yvelines), qui scolarise des enfants roms car il est primordial de connaître les dispositifs qui fonctionnent pour les intégrer. C’est à l’intérieur de l’école que l’enfant rom tissera des liens avec d’autres camarades, c’est à l’intérieur de l’école qu’il se sentira égal avec ses camarades dès lors qu’il usera du français car la maîtrise de la langue est le début de l’intégration. Elle ouvre au partage d’expériences et à l’écriture d’une histoire commune. En tant que ministre déléguée chargée de la Réussite éducative, cette action en faveur de l’insertion scolaire des enfants roms est directement liée à la raison d’être de mon propre engagement politique.