Attendu depuis longtemps depuis longtemps ce geste d'autorité du président de la République est venu .
Ministre, ce n'est pas un métier, c'est une adhésion à une ligne politique, qu'on applique ou qu'on quitte quand on n'est plus d'accord. Delphine Batho a touché le disque dur de la solidarité gouvernementale : le budget. Quand on émet sur ce point un désaccord, on ne peut plus rester. On ne peut pas critiquer son budget à la radio et ensuite aller le défendre devant l'Assemblée ! Le chef de l'Etat et le Premier ministre ont été expéditifs : bravo, c'est parfait.
Mais pourquoi elle et pas les autres, ça me fait penser à ces enfants, pris la main dans le sac, qui se défendent pitoyablement en disant qu'ils ne sont pas les seuls, qu'il y en a d'autres, que c'est injuste etc. Il faut, en matière de justice et de sanction, qu'il y ait un premier, même s'il y en a toujours eu d'autres avant. Car si on raisonnait autrement, on ne sanctionnerait jamais personne, Batho serait encore au gouvernement et tous les autres ministres seraient encouragés à suivre son exemple, puisqu'il y a eu des précédents ... Non, c'est mal penser que de penser ainsi, c'est une forme d'hypocrisie infantile, c'est ne pas assumer ses responsabilités sous prétexte que d'autres ont déjà fait le mal qu'on vient de faire.
Et puis , la limite interdite de la critique de leur budget n'a jamais été franchi . La comparaison n'est donc pas pertinente, même si ceertains seraient bien inspirés de se tenir à carreau, c'est-à-dire d'effectuer sans autre forme de commentaires les missions pour lesquelles on les a nommés ministres.
Daniel Cohn-Bendit , a fait une remarque très bête : "Ce sont des machos". Comme si Hollande et Ayrault avaient congédié Batho parce qu'elle est femme ! En revanche, j'ai beaucoup aimé l'analyse de Dominique Voynet : Batho n'a pas assez défendu son budget, elle élève la voix trop tard. L'ancienne ministre de l'écologie a eu cette formule que je fais totalement mienne : "On quitte un bateau quand on s'est battu, qu'on a été désavoué et qu'on a perdu".
Les écologistes, dans cette affaire, ne sont pas contents. Tant pis. Qu'ils en tirent aussi les conséquences mais ils ne le feront pas. Pour quitter volontairement un gouvernement, il faut s'appeler Chevènement ou Rocard, pas Duflot et Canfin et comme ils ne le souhaitent pas non plus, nous sommes tranquilles sur ce point.
Sur le fond, la réduction de 7% du budget attribuée à l'écologie ne me choque pas plus que ça. Il faut savoir ce que l'on veut, mener une politique de rigueur budgétaire ou pas. Les économies, il faut bien les prendre quelque part, et où qu'on les prenne, ça fait mal. Mais à choisir, je préfère qu'on préserve l'éducation, le logement, les transports ...