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CE SOIR 20H 45 NE PAS DERANGER

 CE SOIR HOMMAGE A GEORGES LAUTNER SUR FRANCE2

Le cinéaste Georges Lautner est mort, âgé de 87 ans. En hommage, voici deux des plus magnifiques extraits des « Tontons flingueurs », un des films les plus drôles de l’histoire du cinéma français, grâce aux dialogues de Michel Audiard et au jeu de Lino Ventura, Francis Blanche, Bernard Blier, Jean Lefebvre...

Premier extrait : Bernard Blier (Raoul Volfoni) vient de se prendre un « bourre-pif » administré par M.Fernand (Lino Ventura) et crie vengeance :

« Moi les dingues, j’les soigne »

 – "Mais moi les dingues, j'les soigne, j'm'en vais lui faire une ordonnance, et une sévère, j’vais lui montrer qui c’est Raoul. Aux quatre coins d'Paris qu'on va l’retrouver, éparpillé par petits bouts façon puzzle... Moi, quand on m’en fait trop j'correctionne plus, j'dynamite, j'disperse, et j'ventile."

 Y connait pas Raoul

"Mais y connaît pas Raoul ce mec ! Y va avoir un réveil pénible... J'ai voulu être diplomate à cause de vous tous, éviter qu'le sang coule... Mais maintenant c'est fini... je vais le travailler en férocité... le faire marcher à coups de latte... A ma pogne je veux le voir... Et je vous promets qu'il demandera pardon !... Et au garde-à-vous !"

 Patricia, mon petit...

Patricia, mon petit... Je voudrais pas te paraître vieux jeu ni encore moins grossier. L'homme de la Pampa, parfois rude, reste toujours courtois mais la vérité m'oblige à te le dire : ton Antoine commence à me les briser menu !"

Y dors le gros con

"Y dors le gros con ? Bah y dormira encore mieux quand il aura pris ça dans la gueule ! Il entendra chanter les anges, le gugusse de Montauban. Je vais le renvoyer tout droit à la maison mère... Au terminus des prétentieux.

Écoute, on t'connaît pas, mais laisse nous t'dire que tu t'prépares des nuits blanches... Des migraines... Des "nervous breakdown", comme on dit de nos jours."

"C'est curieux chez les marins ce besoin de faire des phrases !"

"Touche pas au grisbi, salope !"

 

« Tiens, vous avez sorti le vitriol »

 les Tontons ennemis se retrouvent dans la cuisine de la maison bourgeoise de feu le Mexicain (louée par la Gaumont à Rueil-Malmaison) pour une réconciliation, en marge d’une fête organisée par les « mômes ». On beurre pour les jeunes les sandwiches, on vante les vertus de la diplomatie. Et on ouvre une bouteille assez particulière.

« Paul Volfoni : L’alcool à c’t’âge-là !

Monsieur Fernand : Non mais c’est un scandale hein ?

Raoul Volfoni : Nous par contre, on est des adultes, on pourrait peut-être s’en faire un petit ? Hein ?

Monsieur Fernand : Ça... le fait est... Maître Folace ?

Maître Folace : Seulement, le tout-venant a été piraté par les mômes. Qu’est ce qu’on fait ? on se risque sur le bizarre ? ... Ça va rajeunir personne. (Il sort la bouteille)

Raoul Volfoni : Ben nous voilà sauvés.

Maître Folace : Sauvés... Faut voir !

Jean : Tiens, vous avez sorti le vitriol ?

Paul Volfoni : Pourquoi vous dites ça ?

Maître Folace : Eh !

Paul Volfoni : Il a pourtant un air honnête.

Monsieur Fernand : Sans être franchement malhonnête, au premier abord, comme ça, il… a l’air assez curieux.

Maître Folace : Il date du Mexicain, du temps des grandes heures, seulement on a dû arrêter la fabrication, y’a des clients qui devenaient aveugles. Alors, ça faisait des histoires !

Raoul Volfoni : Faut r’connaître... c’est du brutal !

Paul Volfoni : (les larmes aux yeux) Vous avez raison, il est curieux, hein ?

Monsieur Fernand : J’ai connu une Polonaise qu’en prenait au p’tit déjeuner. Faut quand même admettre : c’est plutôt une boisson d’homme… (il tousse)

Raoul Volfoni : Tu sais pas ce qu’il me rappelle ? C’t’espèce de drôlerie qu’on buvait dans une petite taule de Bien Hoa, pas tellement loin de Saïgon. “Les volets rouges”... et la taulière, une blonde comac... Comment qu’elle s’appelait, nom de Dieu ?

Monsieur Fernand : Lulu la Nantaise.

Raoul Volfoni : T’as connu ?

Paul Volfoni : J’lui trouve un goût de pomme.

Maître Folace : Y’en a.

Raoul Volfoni : Eh bien c’est devant chez elle que Lucien “le cheval” s’est fait dessouder.

Monsieur Fernand : Et par qui ? Hein ?

Raoul Volfoni : Ben v’la que j’ai plus ma tête.

Monsieur Fernand : Par Teddy de Montréal, un fondu qui travaillait qu’à la dynamite.

bienvenues).

Copié sur RUE 89

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