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CIAO FRANCOIS

 

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La mort de François Cavanna m'a touché , je suis né à Nogent sur Marne où il vécut enfant et j'habitais en face de chez sa grand mère rue des Héros Nogentais ex rue des Jardins pour les anciens . J'ai lu et relu son livre Les Ritals et je me reconnaissais dans la description de ce Nogent si particulier  avec sa  forte colonie d'italiens  .

Je pense que mes anciens camarades d'école ,les Taravella ,les Bocciarelli,les Pianetti ,les Roffi ,les Rossi et tous ceux qui font que la banlieue Est ce n'est pas la banlieu Ouest doivent éprouver la même tristesse que moi .

 J'avais croisé Cavanna il y a quelques années à Mouans Sartoux au Festival du livre  et nous avons bien sur parlé de Nogent et de la rue Saint Anne , celle d'avant . Celle qui mesurait un mètre vingt de large avec un caniveau au milieu avec un bistot en bas pret de la Grande rue qui s'appelait "Au Petit Cavanna" du hangar du père Hémery , de l' atelier d'imprimerie du marchand de journaux Sentis ............

J'y suis retourné l'an dernier et je veux vous dire , n' allez pas la voir cette rue .

Vous savez ce qu'il en ont fait !des immeubles avec des commerces .

Revenons à Cavanna  et sa gueule de personnage de BD  à la voix particulière, il y avait quelque chose d'envoûtant : à l'entendre parler, même quand je n'étais pas d'accord avec lui, il m'obligeait à le suivre, à partager ses idées, tant sa force de persuasion était grande.

Ses idées, justement, c'est ce que j'appréciais par dessus tout chez lui avec  autobiographies . Je lisais sa chronique dans Hara- Kiri , ma préférée de tout le journal. Je l'ai abandonné avec Charlie, Je ne le suivais pas toujours dans ses réflexions, loin de là ; mais il me faisait toujours réfléchir. Bien sûr, j'appréciais son côté militant laïque, républicain fervent , libre penseur et bouffeur de curé   cet iconoclaste, ce rebelle, cet insoumis  avait le respect absolu des règles ... de la langue française, dont il était un grand amoureux, . Je crois que c'était un anarchiste joyeux, ce qui est tout de même plus intéressant qu'un socialiste triste. 


Il y avait aussi une dimension fort méconnue de son personnage qui m'intéressait vivement, qui est aujourd'hui à peu près complètement oubliée : ce sont ses méditations sur l'immortalité humaine, dans son ouvrage "Stop-Crève".

Non pas que Cavanna craignait cette mort dans laquelle il vient d'entrer, mais il trouvait très dommage d'avoir à mourir et je suis d'accord avec lui !. Du coup, il estimait que l'objectif qui devait mobiliser la société, la science et l'Etat, c'était la recherche de l'immortalité ! Rien de mystique ou de surnaturel dans sa préoccupation, qu'il essayait de rendre la plus rationnelle possible. Au fil du temps, il me semble qu'il avait abandonné ce projet. Aujourd'hui, c'est trop tard : Cavanna restera immortel, seulement dans nos coeurs.

Ce qui n'est déjà pas si mal. Ciao l'ami ! Ciao Françva




Ne te conduis pas en fonction d'une morale transcendante.
Mais que ta morale soit faite des règles nécessaires à la vie de chacun dans une société harmonieuse et fraternelle.
... Sauf, bien sûr, si les hommes noirs prennent le pouvoir et rallument les bûchers. Dans ce cas, mon fils, fais semblant !"
(François Cavanna / 1923-2014 / Lettre ouverte aux culs-bénits / 1994)

 

 

 

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