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C'ETAIT HIER

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Siège ejectable

 

Il faut se  rappeler de cette année 1983 , les élections municipales du 6 et 13 mars, furent un véritable raz-de-marée pour l’opposition RPR-UDF. Deux après son élection à la présidence de la République François Mitterrand et son gouvernement sont véritablement sanctionnés par les urnes. Jacques Chirac réalise le « grand chelem » à Paris (20/20) face  à Lionel Jospin, la droite réalise les conquêtes d’Avignon, Béziers, Chalon-sur-Saône (défaite de Pierre Joxe), Épinal (avec Philippe Séguin), Grasse, Grenoble (avec Carignon contre Dubedout), Nantes, Nîmes, Reims, Roubaix (un bastion PS), Saint-Etienne, Sète, Tourcoing. Brest. Saint-Chamond, Chambéry, Saint Quentin, Levallois-Perret, Rosny sous Bois, Savigny sur Orge, Athis-Mons…Une seule ville avait fait le chemin inverse (Chatellerault avec Edith Cresson) et Marseille sauvée avec Defferre grâce à la répartition de sièges par secteur.

Lors de ces municipales,l’union RPR-UDF-DVD avait gagné une trentaine de villes de plus de 30 000 habitants, le PCF avait perdu 15 villes de plus de 30 000 habitants, le PS en avait perdu 16 !

Pire quelques mois plus tard l'or de l’élection partielle de Dreux en septembre 1983, la liste du FN, représentée par Jean-Pierre Sturbois -sans pneus lisses - réalise au premier tour 17 % des voix, le meilleur score jamais obtenu par un candidat FN, lui permettant d’accéder au second tour contre le candidat sortant de la gauche unie et contre le candidat de la liste RPR/UDF.

Pour le second tour, la liste RPR/UDF incorpore quatre représentants du FN en place éligible, dont Jean-Pierre Sturbois secrétaire général du parti. Cette alliance est contractée pour éviter une triangulaire qui limiterait fortement les chances de la droite dans une ville que Françoise Gaspard, au nom de l’Union de la gauche, avait remporté lors des élections de mars 1977. En mars 1983, elle avait été réélue mais l’élection avait été invalidée pour irrégularité du scrutin. Lors du second tour, la liste RPR/UDF/FN menée par Jean Hieaux gagne l’élection. Mis à part Bernard Stasi et Simone Veil, qui font part de leur désapprobation, les autres dirigeants de droite restent en retrait ou approuvent cette alliance locale au nom du contexte national (présence de quatre ministres communistes au gouvernement, « tournant de la rigueur ») et international (guerre russo-afghane)

A droite on se gaussait du gouvernement socialiste en perdition, à gauche on ressassait sa déception en s’égosillant au front « républicain ». Au RPR avec la même arrogance on parlait du Président de la République fraîchement élu ayant usurpé son pouvoir à son altesse Giscard, de la dérive du pouvoir d’achat, de l’insécurité, de l’austérité rampante, de la nullité des ministres, de rejet d’un certain Pierre Mauroy premier Ministre. Au PS on niait l’évidence en parlant de la crise, de l’impatience coupable des électrices et es électeurs, de l’absence de lien entre la politique nationale et les verdicts locaux..

Pour les commentateurs il fallait un remaniement… qui arrivera le 22 mars 1983 quelques jours après le second tour sans rien changer à l’appréciation générale sur les socialistes nuls et sans aucune qualité.

Avez-vous suivi les plateaux de la heure couture politicienne ? Rien de nouveau. Aucune leçon retenue de l’Histoire… Les mêmes discours avec les mêmes éléments de langage préparés autour d’un repas entre directeurs de cabinet. Les mêmes sondages. Les mêmes villes. Les mêmes constats… et les mêmes conséquences : l’affaiblissement des « politiques » !

On aura donc dans 15 jours un gouvernement Ayrault 2 replâtré, réduit en nombre, avec un jeu traditionnel des chaises musicales. Il lui faudra appliquer la même politique de rigueur terrible sous la férule de Bruxelles et rien ne changera sous le soleil des sunlights télévisés. Aucun recul !

C’était il y a 31 ans et seuls les superlatifs, l’emphase médiatique ont changé ! Les erreurs humaines et tactiques restent les mêmes !

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