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ET MAINTENANT ON FAIT QUOI

 

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Il y a, dans les résultats  du Front national, l’échec de la classe politique française bien sûr, mais aussi de ses médias, de ses enseignants et de ses clercs. L’échec d’un pays. Le peuple a voté et pour la première fois dans l’histoire de France, il a placé en tête un parti d’extrême droite, xénophobe, raciste et populiste.

On ne peut plus  relativiser ce résultat,  en mettant en  avant l’importance de l’abstention, autre signe de défiance envers le «système», expliquer que les européennes sont des élections atypiques et qu’elles ne structurent pas la vie politique nationale. Il reste que Marine Le Pen quadruple le score de son père d’il y a cinq ans un mois après de bons résultats aux municipales avec la conquête de onze villes.

Le FN est bel et bien enraciné, ancré dans le territoire. Quand je vais rencontrer 3 antibois dans la rue 1 aura voté FN. Un choc pour la France mais aussi pour toute l’Europe, elle aussi traversée par des mouvements europhobes et populistes. Il reste qu’aucun autre pays ne connaît depuis si longtemps et si profondément une vague le Pen père et fille. Le FN s’est nourri comme une tumeur de l’impopularité des politiques du président et du gouvernement socialistes. Il a tout autant profité d’une droite hésitant entre le discours républicain et la tentation extrémiste, explosée par des scandales à répétition.

Pour ces élections, le FN a imposé ses thèmes dans l’espace politique : l’identité nationale, l’hégémonie de Bruxelles, la peur de l’étranger et de l’immigré, les méfaits de l’euro. Tous les autres partis à l’exception peut-être des Verts et du Front de gauche ont dû jouer en défense. Rien ne paraît fonctionner contre cette vague brune et marine : ni les imprécations, ni la diabolisation, ni le cordon sanitaire, ni l’excommunication. La droite qui ne profite pas de la faiblesse du gouvernement risque l’éclatement. On va voir qui à l’UMP se laissera tenter par les sirènes populistes à la Buisson. Mais, la gauche socialiste est tout autant en procès. Son électorat populaire l’abandonne préférant l’abstention ou les extrêmes.

Le 21 avril 2002 était un drame ; le 25 mai 2014 est une tragédie. Un parti xénophobe, nationaliste et anti-républicain devient, le temps d'un scrutin, la première force politique en France. Par principe et par méthode, chacun doit assumer ses propres responsabilités devant cet échec de la démocratie, de la France et de l'Europe.

En tant que socialiste, je vois trois responsabilités imputables à mon parti :

1- N'avoir pas été assez fortement pro-européen . On ne mobilise pas dans la prudence, l'hésitation, la critique. Nous n'avons pas assez défendu les institutions européennes, violemment attaquées, objet de mensonges éhontés ; nous avons manqué d'énergie, de pédagogie et d'optimisme. C'est au PS, avant même l'UMP, qu'il revient historiquement de porter très haut le projet européen. Nous ne l'avons pas suffisamment fait, nous avons reculé devant l'europhobie ambiante, nous avons concédé aux eurosceptiques, qui ne sont que des anti-européens.

2- N'avoir pas assez dénoncé le Front national, l'avoir laissé s'installer dans la vie publique et la République, au prétexte de sa légalité et de sa popularité. Nous avons renoncé à ce combat républicain dans les mots eux-mêmes : au lieu de qualifier le FN pour ce qu'il est, un parti fasciste, nous avons laissé croire qu'il était populiste (que la plupart des gens entendent comme : du côté du peuple !), qu'il était l'expression d'une protestation sociale, alors que l'extrême droite n'est que le rebut de ce qu'on fait de pire en politique, le racisme et l'autoritarisme. A défaut d'énoncer ces évidences, on a contribué à dédiaboliser le FN, on a donné à l'extrême droite une crédibilité qu'elle avait à juste titre perdue depuis la Libération. Seuls Jean-Luc Mélenchon et le Front de gauche, dont je ne partage pourtant pas toutes  ses idées, ont eu l'honneur de mener ce combat-là, que le PS aurait dû assumer.

3- La grave défaite de ce dimanche, c'est aussi le problème du parti et de l'appareil. Cette fois, je réagis en Antibois  :  des réunions sans public,  une organisation avec trop peu de  miltants , ce n'est plus possible. Je déplore depuis plusieurs années cette situation . Après les dernières élections municipales, déjà catastrophiques, le parti n'a rien changé du tout, a gardé les mêmes, a fait le mort. A force, il le sera un jour définitivement.

Je veux rester optimiste, malgré tout (avons-nous d'autres choix ?) : si nous redevenons pro-européens fervents, si nous condamnons avec vérité et virulence l'extrême droite, si nous unissons les partis de gauche si nous nous donnons une nouvelle organisation  pour soutenir nos élus d'opposition, développer le parti et reconstruire la gauche, alors l'avenir nous sourira un peu plus.

Sinon, ce sera pour longtemps, à chaque élection, la soupe à la grimace.

On me dit que Droite n'a pas  fait  mieux , je m'en moque je ne suis pas de droite.
 
Je ne voulais pas  joindre ma  voix  à celles des socialistes déçus , mais le PS par son inertie et son fonctionnement technocratique porte sa part de responsabilité  dans les résultats électoraux  .
 

 

 

 

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