Les entreprises françaises du CAC 40 sont les championnes des versements de dividendes en Europe selon Selon le site lesechos.fr : "Les dividendes, au niveau mondial, ont atteint un nouveau record au deuxième trimestre à presque 427 milliards de dollars, selonune étude d'Henderson Global Investorssur les plus grandes sociétés mondiales."
La croissance est pratiquement nulle en Europe, et la dette qui plombe la reprise ne diminue pas. Les chiffres du chômage sont un indicateur tristement évident de la gravité de cette crise qui touche des millions de personnes rien qu'en France. Pourtant, on apprend que les dividendes versés par les entreprises cotées en bourse aux actionnaires ont fortement progressé au deuxième trimestre, de 11,7% à l'échelle mondiale par rapport à l'année précédente. Ces rémunérations ont atteint un total de 426,8 milliards de dollars (environ 318 milliards d'euros)
C'est en France que la rémunération distribuée aux actionnaires connaît la plus forte hausse, avec 40,7 milliards de dollars distribués (+30,3%), ce qui fait de l'Hexagone le plus important payeur de dividendes en Europe, devant l'Allemagne et le Royaume-Uni, révèle l'étude.
D'après ces chiffres, on pourrait conclure que la crise est terminée, puisque des bénéfices peuvent être versés aux actionnaires. La réalité semble plus cruelle : les entreprises hésitent à investir, car la situation économique n'est pas brillante, et elles préfèrent distribuer leur bénéfice plutôt que prendre le risque de se développer en misant sur un meilleur avenir.
Axa, verseur de dividendes n°1
L'assureur Axa est le principal payeur du pays, avec 2,7 milliards de dollars, suivi du reste du secteur financier, dont BNP Paribas qui "a continué ses versements de dividendes malgré la forte amende imposée par les régulateurs américains", détaille HGI.
Une générosité qui "pose un problème: celui des choix faits par les états-majors, dans une économie en panne sèche", selon Libération ce mercredi. Voilà "un trophée embarassant dans une période de crise. [...] Les grands groupes préfèrent rétribuer les actionnaires plutôt que de réinvestir".
Une hausse qui devrait se confirmer
En Europe, le Royaume-Uni et l'Allemagne ont connu des hausses moins importantes que la France, respectivement de 9,7% et de 3,9%, pour s'établir tous les deux à 33,7 milliards de dollars. Le Royaume-Uni profitant principalement de la hausse de la livre sterling, a précisé l'étude.
Hors Europe, la plus forte hausse a été observée au Japon (+18,5%), pour atteindre les 25,2 milliards de dollars, un record dans le pays, malgré une baisse modérée du yen. Les Etats-Unis suivent la même tendance, avec une progression de 13,8%, permettant à l'ensemble de l'Amérique du Nord d'augmenter de 12%, avec 98,5 milliards de dollars de dividendes versés.
Cette tendance mondiale devrait se confirmer sur l'ensemble de l'année, a estimé HGI, qui s'attend à "la croissance la plus importante depuis 2011" pour les paiements de dividendes, dans la mesure où plus de la moitié des versements annuels ont déjà été réalisés.
Cette hausse des dividendes n'est donc pas une bonne nouvelle, du moins pour la majorité des Français, car elle n'annonce d'aucune manière un début de sortie de crise.