AVANÇON (08). Une association s’est créée cet été pour protester contre l’installation d’éoliennes à proximité du village. « Bougeons à Avançon » ne veut pas accepter le fait accompli.
Tous les automobilistes qui passent par Avançon le constatent par les pancartes. Dans le village, on n’aime pas les éoliennes. À l’origine de cette levée de boucliers une association qui vient de se créer « Bougeons à Avançon » et qui lutte contre l’implantation d’éoliennes à proximité des habitations.
« La création qui remonte à 2007 de la zone de développement éolien autour de la commune est à l’origine de notre mouvement. Ensuite, il y a eu deux projets d’implantation. En 2011, Avançon dans le premier projet n’était concerné que partiellement par contre en 2013-2014, un deuxième projet prévoyant trois éoliennes sur le territoire de la commune nous a interpellés. Nous voulions plus de communication sur le sujet, car il y en avait très peu » explique Renée Mayot, présidente de l’association. Le projet en question « Mont Saint-Loup 2 » a été retoqué par l’administration, mais la détermination des anti-éoliennes est farouche.
Avoir une vision à long terme
« Dans le projet qui a été soumis, les éoliennes étaient trop proches du village. L’une d’elle était à 550 mètres, une autre à 669 mètres. Certes, le projet est pour l’instant ajourné, mais nous restons vigilants », avertit la présidente. Et l’association de dénoncer les nuisances induites par ce projet. « Notre inquiétude persiste car les éoliennes peuvent être implantées sur tout le territoire du village. Toute nouvelle implantation restera proche du village et présentera des nuisances sonores et visuelles. L’impact est désastreux, les éoliennes installées à Tagnon enlaidissent déjà le paysage. Il y aura des nuisances financières, car en général, on note une baisse de 5 à 20 % sur l’ensemble d’un parc immobilier situé à proximité d’éoliennes, sans compter les autres nuisances pour la faune et les réseaux de communication », argumente Renée Mayot qui plaide pour une vision à long terme. « Qui nous dit que les éoliennes vont rester rentables ? Aujourd’hui, on arrive à saturation. Les gens en ont marre. Il n’y a pas que la manne financière. L’éolien c’est du rapport immédiat, mais on remet en cause l’espace vital de toute une communauté.» C’est pourquoi l’association qui compte déjà une cinquantaine de membres se montre déterminée. « Nous ferons des pétitions, des manifestations s’il le faut. Les éoliennes, ce n’est pas une fatalité, chacun a son mot à dire.» Le maire d’Avançon, Hubert Launois, reste prudent : « Je n’ai pas d’avis pour l’instant. Je n’ai pas fait voter mon conseil pour savoir s’il est contre les éoliennes ou pas, mais il faudra bien qu’on se positionne.»
«Il faut évaluer le ressenti de la population»
Le projet éolien qui a suscité la grogne des riverains a été retoqué en janvier 2014. « Un courrier a été envoyé aux développeurs en juillet pour qu’ils révisent le dossier », explique le sous-préfet Olivier Ginez. Le refus porte sur une incompatibilité avec le radar de la BA112. Le projet qui concerne Avançon « Mont Saint-Loup 2 », n’a rien à voir avec le parc éolien du mont des Quatre Faux. Pour Renaud Averly, président du Pays rethélois, « l’éolien constitue un levier fiscal important pour le territoire, 10 000 euros par mégawatt. Ce sont aussi des emplois de maintenance avec la perspective de la création d’un centre de maintenance sur le territoire. Maintenant, on ne pourra plus installer des éoliennes partout, il faut ressentir le seuil d’acceptabilité de la population ».
Journal L'Union L'Ardennais