Je n'ai jamais acheté Charlie Hebdo , sa ligne éditoriale ne me convenait pas et , il en sera de même aujourd'hui , sur-exposition , sur-exploitation d’un événement effroyable, à l’élévation au firmament d’un journal moribond et que peu lisait.
En passant, il est fort de café quand même de voir pas mal de ces bobos courrir acheter un journal qu'ils n'ont jamais lu et nous verrons dans une semaine , dans un mois si tous ces Charlie continueront à s’investir..Durable ou pas, cet élan se jaugera, comme tout, au fil du temps . Mais il est bon de s’interroger sur les buts et les motivations de ceux qui se proclament d’un soutien à Charlie, comme il est naturel de redouter les amalgames, la simplification à outrance du débat, le symbolisme morbide
Je cite N. Chomsky : " Les slogans omniprésents du style « Je suis Charlie », ne devraient indiquer, ni même sous-entendre, aucune association avec le journal, du moins dans le contexte de la défense de la liberté d’expression. Ils devraient plutôt exprimer une défense de la liberté d’expression quoique on puisse penser du contenu, même si ce dernier est jugé méprisant et dépravé."
Comme le maçon, nous sommes tous au pied du mur cherchant en permanence à s’accrocher à des symboles louables ou pas. . Celui de la liberté, de la tolérance, du vivre ensemble mais aussi celui du combat. Le combat pour une société « vivable » dont les piliers sont chaque jour fragilisés. Le plus dur est devant nous, n’en doutons pas un instant.
Pour ce qui est de se « sentir ou pas » Charlie. La question me semble posée . La sincérité était présente pour beaucoup, pour d’autres on en doute et pour certains pas du tout. Et alors ! Une fois, qu’on a cherché à séparer le bon grain de l’ivraie, a-t-on fait avancer les choses pour autant ?
Hier, il n’était pas question de vie ou de mort, seule notre intimité était interrogée : juste décider ou pas selon ses convictions, son histoire, sa croyance ou sa non-croyance ! Libres étions-nous. Il n’était à aucun moment question de répondre à une injonction.
Aujourd’hui, la question n’est plus la même. On est tous devant nos responsabilités (à moins qu’on ne se sente pas responsable, mais c’est un autre débat), qu’on le veuille ou non. Et là pour le coup, il s’agit d’une injonction à briser les barrières, à produire du vivre ensemble, à comprendre l’autre, à défendre la libre pensée, à se battre contre l’ignorance et l’obscurantisme. La tâche est immense, mais ce n’est « pas triste » ! Car au bout de cette tâche, il y a le mieux-vivre, le bien-vivre … "
Suis je Charlie, policier, juif, musulman, etc…
Moi, je suis républicain citoyen laïc d’un pays républicain laïc pour accepter, respecter et défendre ce que sont les autres sans me sentir tenu d’être ce que sont les autres. Et noble et respectable accessoire de ma liberté, je suis athée pratiquant .
Si je suis Charlie
Je suis Palestinien quand les enfants palestiniens meurent par les bombes d’Israël