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LAMPEDUSA LES PINS

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Vu dans Nice Matin

 

Logement incendié, chômage, problèmes de santé... Nathalie est frappée par une série noire. Actuellement hospitalisée, l’Antiboise craint de ne pas retrouver de toit à sa sortie

Je n'ai jamais eu peur de travailler. Pendant des années, j'ai multiplié les CDD, le travail en intérim... Avec la crise, il y a eu peu à peu moins d'offres. Et, à 55 ans, trouver un boulot est difficile. Ça a toujours été compliqué mais là, aujourd'hui, pour la première fois, je me sens dans une impasse. Le dos au mur.»

Le monde de Nathalie*, déjà bien mis à mal, s'est écroulé le 22 mars dernier lorsqu'un incendie a ravagé la maison dans laquelle cette célibataire, sans famille et qui vit du RSA, avait trouvé une petite chambre. C'était la nuit. «Je dors mal, j'ai entendu un crépitement. En sortant dans le jardin, j'ai vu les flammes, puis il y a eu comme une explosion et le feu a soufflé la partie de la maison où je me trouvais.»

Que des taudis...

Pas de blessé, fort heureusement, mais pour Nathalie la poursuite de la galère. Une véritable série noire frappe la malheureuse. On n'en devine pas l'ampleur en croisant, dans la rue, cette femme menue, bien mise et très digne.

Il y a trois ans, elle a dû quitter le studio qu'elle louait, sa propriétaire souhaitant le vendre. Retrouver un toit a été complexe. Quasi impossible. Sa recherche effrénée lui a fait découvrir un monde dur et sans pitié : des marchands de sommeil louant à prix d'or des taudis ou des pièces sans sanitaires.

Nathalie finira par dénicher la «perle rare» : une pièce, avec sanitaire, dans une maison à la Fontonne. Un répit de courte durée qui partira en fumée, à cause d'un court-circuit.

Depuis ? «J'ai été relogée par la mairie d'abord dans un hôtel d'Antibes puis à Juan. Un dossier a été monté par les assistantes sociales. Mais aucune solution n'a été trouvée pour l'instant.»

Volontaire, la quinquagénaire multiplie les démarches auprès du centre communal d'actions sociales (CCAS) et du service logement de la Sacema.

A la galère, s'ajoutent des problèmes de santé. Nathalie doit se faire opérer de l'épaule droite. Elle est hospitalisée à L'Archet, depuis ce dimanche.

«Lorsque je sortirais, je ne sais pas où j'irais...» Car pour l'instant, elle vit dans un hôtel à Juan et paie sa chambre 160 euros par semaine.

Un toit précaire qu'elle risque aussi de perdre.

«Au début, c'était la mairie qui payait. Là, le propriétaire fait des travaux et veut récupérer des chambres pour la saison.»

Toute sa vie dans un grand sac

Nathalie a été reconnue prioritaire à un logement social après avoir saisi la loi Dalo (Droit au logement). Mais la situation est toujours aussi incertaine. On lui aurait proposé un logement à Grasse, via l'association API Provence. Qu'elle a refusé. «Je n'ai pas de véhicule. Toute ma vie est ici. A 55 ans, avec des problèmes de santé, je ne veux pas survivre dans une ville inconnue...»

Ici, à Antibes, Nathalie peut encore compter sur des amies rencontrées lorsqu'elle travaillait dans le secteur du tourisme.

«Elles me dépannent en me permettant, par exemple, de stocker des affaires chez elles.» Ce n'est pas une solution.

«Je sais que je ne suis pas prioritaire par rapport à des femmes avec enfants. Mais tout ce que je demande, c'est une petite pièce où je pourrais dormir et ranger mes affaires.»

Des affaires que Nathalie« promène » régulièrement dans de grands sacs. Toute sa vie, ou presque, y tient.

*Le prénom a été changé. Si vous voulez venir en aide à Nathalie, n'hésitez pas à nous contacter, nous lui ferons suivre vos propositions.

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