Le collectif 06 contre le gaz de schiste est né il y a quelques semaines à Valbonne. Son but : alerter sur les risques et les dangers de l'exploration et de l'extraction du gaz de schiste.
La quasi-totalité du territoire de la Casa (communauté d'agglomération Sophia Antipolis) est concernée par le dépôt d'un permis de recherches dit de Brignoles par la société Schuepbach Energy IIC . Et notamment Valbonne-Sophia Antipolis. La proposition de loi du 10 mai vise à : « à interdire l'exploration et l'exploitation des mines d'hydrocarbures liquides ou gazeux par fracturation hydraulique et à abroger les permis exclusifs de recherches comportant des projets ayant recours à cette technique ».
Le collectif qui se veut apolitique multiplie les réunions. Il était à Antibes il y a quelques jours. Devant une cinquantaine de personnes qui ont fait part aussi de leur inquiétude.
Contaminations
Julien Beltramo, géologue a détaillé les dangers de l'exploration et de l'extraction du gaz de schiste par fracturation hydraulique (forage). Car « le gaz est contenu dans l'argile qui est imperméable, donc dans une roche qui ne laissera pas passer ». Il faut donc la fracturer. Il ajoute : « Ce n'est pas une énergie de l'avenir. C'est une technologie coûteuse et dangereuse avec un grand danger de contamination des sols, des réserves d'eau potable, de l'air...»
Cette technique nécessite des millions de litres d'eau, des produits chiques et de nombreux camions pour le transport. Angelo Sanfilippo, chimiste, confirme : « C'est très polluant. Il faut être vigilant. Je ne suis ni pour ni contre d'aller chercher le gaz mais s'il faut y aller, c'est avec une technologie propre et moderne. »
Dans leur ensemble, les intervenants dénoncent aussi un manque de transparence, et l'absence de débat et de démocratie sur ce sujet.
Que faire selon ce collectif ? « Rester mobilisé, encourager les maires à écrire au préfet et à prendre des arrêtés municipaux pour interdire le passage d'autant de camions par exemple. »
Pour Jean Leonetti, président UMP de la Casa, la loi règle le problème. « Les techniques mettent en cause l'avenir du territoire dans lequel les explorations sont faites. Il faut un moratoire. La loi interdit toute forme d'exploration. En l'état des connaissances actuelles des techniques d'exploration et des exemples à l'étranger, je suis opposé à l'exploration et à l'exploitation. »
« Prise de conscience »
Marc Daunis, sénateur-maire PS de Valbonne et vice-président de la Casa a déjà écrit au préfet pour faire part de son inquiétude concernant les risques de l'extraction du gaz de schiste (28 mars 2011). Il enfonçait le clou le 8 avril en conseil municipal, en soumettant une motion sur le sujet.
« Il y a très peu de différences entre le texte du député Jacob (UMP) et le texte PS au Sénat, c'est presque un copié-collé, notre texte initial devait leur aller », ironise le Valbonnais qui ne veut voir que le résultat : pas d'exploration ni d'exploitation.
« La prise de conscience est tardive mais elle existe. Par principe je suis en opposition à toute interdiction de recherche mais je suis très dubitatif sur le fait que l'on puisse avoir une exploration soft, sans dommages sur l'environnement et la santé. »
Le ministre Eric Besson s'est en revanche prononcé « pour ne pas fermer la porte » à la recherche. Les défenseurs de cette nouvelle source d'énergie avancent comme arguments notamment l'indépendance énergétique.
Sans parler des grands groupes dont l'appétit est aiguisé pour en retirer les subsides.
1. http://gazdeschistes-collectif-06.over-blog.com
2. Les autres communes concernées : Le Bar-sur-Loup, Châteauneuf-de-Grasse, Opio, Le Rouret, Roquefort-les-Pins, Saint-Paul-de-Vence, la Colle-sur-Loup, Gourdon, Caussols, Courmes, Villeneuve-Loubet, Tourettes-sur-Loup.
VU DANS NICE-MATIN