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  • HORTEFEUX REVIENS !

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    N'est-ce pas malheureux d'en arriver là, qu'un homme de gauche comme moi en vienne à regretter le départ d'Hortefeux, que pourtant je n'aimais pas 
     Avec Claude Guéant, nous n'avons pas gagné au change, bien au contraire. Nous sommes passé du mal au pire. Pourtant, Brice Hortefeux semblait avoir atteint un indépassable sommet, jusqu'à se faire condamner par la Justice pour ses propos pour le moins tendancieux, ce qui la fiche très mal quand on est le premier flic de France.

    Et puis, Guéant avait au départ l'apparence pour lui, un visage d'intellectuel à fines lunettes. Très vite, nous avons déchanté. Il n'y avait certes pas d'illusions à se faire, les hommes changent mais la ligne politique reste. On pouvait néanmoins espérer un discours plus républicain, moins radical, moins complaisant envers les thèses d'extrême droite. Claude Guéant est allé très loin tout de suite, en visant la communauté musulmane, en accusant "un certain nombre de comportements qui posent problème", en évoquant "les Français qui ont le sentiment de ne plus se sentir chez eux". Même l'intervention militaire en Libye a provoqué dans sa bouche la polémique, puisqu'il a parlé de "croisade", terme évidemment inapproprié mais lourdement significatif.

    Cette semaine, c'est l'immigration légale qui fait l'objet de ses critiques, car il souhaite la limiter, contrairement au président de la République qui jusqu'à présent ne dénonçait que l'immigration clandestine. Une question inévitablement se pose : Claude Guéant le fait-il exprès ? Il est à la mode de reprocher aux hommes politiques leurs "dérapages", qui sont des comportements accidentels. Guéant est trop intelligent, trop lettré, trop maître de lui pour se laisser ainsi aller. Cet homme sait ce qu'il dit. Et puis, maladresse ou stratégie, peu importe : ce qui est dit est dit, la parole publique est impardonnable et doit être responsable.

    Nicolas Sarkozy veut probablement récupérer cette partie de l'électorat d'extrême droite qui a permis sa victoire en 2 007. Mais qui sait si la manoeuvre ne va pas contribuer à sa défaite en 2 012 ? Car l'opération pour le moment gonfle les rangs du Front national. Il y a quatre ans, Le Pen était un candidat vieillissant et l'UMP avait le vent en poupe. La donne aujourd'hui a changé.

    Je crois enfin qu'il est déplorable pour un gouvernement de mettre politiquement en avant un ministre de l'Intérieur, quel qu'en soit le titulaire. Une ligne politique ne se définit pas par le maintien de l'ordre, aussi nécessaire soit-il. Ce ministère important n'est que technique. Ce n'est pas un ministre de l'Intérieur qui va réformer le pays et répondre aux problèmes économiques et sociaux des Français. C'est pourquoi la surmédiatisation et la politisation d'un poste qui devrait demeurer discret et professionnel est déplorable. Mais Nicolas Sarkozy ne se souvient-il pas qu'il a commencé ainsi son destin présidentiel, place Beauvau ?