Le président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, Jean-Marc Ayrault, a fustigé mardi le projet de loi sur la délinquance de Nicolas Sarkozy, promettant une "tolérance zéro pour le bilan" du ministre de l'Intérieur.
"Une fois de plus, nous allons assister au show médiatique de Nicolas Sarkozy sur la sécurité, c'est le 6ème texte de la législature sur la sécurité", a ajouté M. Ayrault lors d'une conférence de presse.
"On voit bien que derrière, l'objectif de M. Sarkozy est d'imposer la sécurité comme thème central, voire unique de la campagne présidentielle", a-t-il poursuivi.
"Nous relevons le gant, parce que c'est une opportunité que nous ne manquerons pas de saisir pour tirer le bilan, largement négatif de M. Sarkozy, faire l'évaluation réelle de ce qu'il a fait, mettre en évidence ses erreurs et présenter nos propres conceptions", a-t-il lancé.
M. Ayrault a remplacé son traditionnel point de presse hebdomadaire par une conférence de presse avec les principaux intervenants de son groupe sur le projet de loi, dont la discussion débute mardi en fin d'après-midi, pour indiquer leur intention de livrer bataille sur ce texte.
"L'enjeu pour nous est de sortir de l'exploitation politicienne de l'insécurité. Nous voulons bâtir une sorte de consensus républicain, un pacte de non agression pour rétablir une politique de sécurité durable", a-t-il dit. "Il faut être dur contre la délinquance mais aussi contre les causes de la délinquance", a-t-il ajouté.
Il a aussi critiqué le rôle pivot donné par le texte au maire. "On veut que le maire devienne un délégué du procureur, un délégué de la police, c'est extrêmement grave, le maire perdrait ainsi son rôle nécessaire de médiateur", a-t-il argué.
Jean-Pierre Blazy (PS) a estimé que "l'heure du bilan a sonné pour Nicolas Sarkozy" et a souligné que "cette inflation législative sécuritaire est le véritable laxisme".
Il a annoncé que les députés socialistes déposeraient "une centaine d'amendements", dont certains présenteront sous forme d'articles additionnels les propositions alternatives du PS.
Jean-Marie Le Guen a dénoncé le volet psychiatrie du texte, jugeant "scandaleux de faire l'amalgame entre maladie mentale et délinquance" et assurant que cela amènerait à "cacher la maladie mentale". Il a aussi estimé que les articles sur la toxicomanie "n'avaient rien à faire dans un texte de prévention de la délinquance".