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LES UNIVERSITES PRIVATISEES

Paris IX a annoncé  la création de 4 chaires financées par des entreprises, dont EDF et Axa. Une première en France, qui risque de faire boule de neige et risque d'instaurer une concurrence accrue entre les établissements supérieurs.
C'est une petite révolution que l'université Paris IX-Dauphine a entamée.Elle a en effet annoncé la création de quatre chaires de recherche et d'enseignement qui seront entièrement financées par des entreprises. EDF et Calyon sponsoriseront ensemble un programme baptisé « Finance quantitative et développement durable ». Axa apportera sa contribution aux « risques majeurs » et Groupama à la thématique des « particuliers face aux risques ». Enfin, les AGF financeront la chaire « risque santé ». Au total, ces entreprises apporteront quelques 6,5 millions d'euros à Dauphine, sur cinq ans.

Des grandes écoles comme HEC, l'ESSEC et même Sciences Po, établissement semi-public, avaient déjà lancé de telles initiatives, s'inspirant du modèle américain. Mais, si l'on met à part la taxe d'apprentissage qui relève d'une logique complètement différente, c'est la première fois que l'université, qui est à 100% publique, s'ouvre ainsi aux fonds privés. Le mouvement devrait d'ailleurs s'accélérer. Marne-La-Vallée met actuellement sur pied une chaire avec Veolia, qui devrait être opérationnelle à la rentrée 2007. Orsay et Versailles Saint Quentin auraient elles aussi des projets en ce sens.

Bref, la machine à « dynamiter » la recherche française est lancée,sauf que, dans l'esprit de Dauphine, il ne s'agit justement pas de simples dons. « Légalement, c'est du mécénat, explique Elyès Jouini, vice-président de Paris IX, mais dans les faits ce sera un véritable partenariat : les entreprises auront leur mot à dire dans les programmes développés, leurs chercheurs, qui fonctionnent souvent en vase clos, bénéficieront d'un point de vue différent sur leur travail, et puis elles peuvent aussi espérer attirer à elle les meilleurs élèves des programmes ». Au final, Dauphine pourrait bel et bien faire entrer l'université française dans l'ère d'une concurrence moins feutrée. « Cette initiative va obliger les universités à se bouger, remarque Yves Lichtenberger, président du campus de Marne-La-Vallée. Aujourd'hui, que l'on soit bon ou médiocre, c'est la même chose. Mais à partir du moment où on sait que faire des efforts s'avère payant, c'est plutôt dynamisant ».

Certains, pourtant, dénoncent encore et toujours la démission de l'Etat, et l'accusent d'abandonner l'enseignement supérieur à un libéralisme porteur d'inégalités. « Ce sont les établissements les plus prestigieux qui vont bénéficier de l'apport des entreprises, affirme Stéphane Israël, proche de Laurent Fabius. Il ne faut pas être dogmatique, mais le recours au privé pour financer la recherche ne peut pas être présenté comme "la" solution. Il faut un engagement massif de l'Etat 

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