L’église Saint Didier d’Asfeld
Au cours d'un dernier voyage dans les Ardennes j'ai pris des photos de batiments particuliers,aujourd'hui je présente l'église d'Asfeld.
Un peu d'histoire: L’église Saint Didier est construite à la fin du XVIIème siècle. C’est l’une des plus singulière de France.
Dans une convention passée en 1680 entre Jean Jacques de Mesmes, comte d’Avaux, conseiller d’état, président au Parlement de Paris, et Jean Despert, maçon, celui-ci s’est engagé à détruire la vieille église et à en construire une nouvelle " suivant le modèle et dessein de Mr Fleury " et de suivre les ordres qui lui seront donnés " tant par le sieur Fleury que par le frère François Romain, qui conduiront lesdits ouvrages en ce qui concerne la maçonnerie ". Commencée en 1681, achevée en 1685, l’église d’Asfeld est unique en France.
De style baroque, elle est constituée d’une rotonde et d’un vestibule - porche - clocher dont l’ensemble compose une figure inédite que l’on a comparé à celle d’un miroir ou d’une viole.
L’homogénéité de la construction n’a jamais été mise en doute. Cependant, le vestibule - porche - clocher, partie la plus originale, semble avoir fait l’objet d’un traitement plus étriqué par rapport à l’ampleur de la rotonde. Celle-ci, avec son schéma pentagonal et son entablement dont les concavités couronnent les convexités des chapelles en abside, est une création magistrale. Sa couverture quant à elle, présente une singularité par la façon dont sont traitées, à l’intérieur, les retombées de la voûte.
Tous ces éléments originaux, voire surprenants conduisent à avancer d’autres hypothèses ; deux autres artistes ne seraient-ils pas intervenus aussi dans sa réalisation : Thomas Gobert, architecte des bâtiments du Roi est connu pour ses dessins d’une étonnante suite de chapelles avec concavités et convexités. Le jeu de la saillie convexe sous entablement concave, se retrouve aussi dans l’œuvre de l’italien Guarino Guarini, présent à Paris en 1682. Y aurait-il rencontré le comte d’Avaux ?
L’église Saint Didier, est entièrement construite en briques. On ne peut l’expliquer complètement par la rareté locale de la pierre à bâtir. N’ y a t-il pas là encore désir de " trait exotique "