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QUEL AVENIR POUR LE SPORT SCOLAIRE

medium_1165241955.jpg    1. PROBLEMATIQUE GENERALE. L’Union Nationale du Sport Scolaire (UNSS) et l’Union Sportive de l’Enseignement du Premier Degré (USEP) comptent aujourd’hui à elles deux plus de 1 733 000 licenciés dans les associations sportives de leurs établissements. C’est pour beaucoup d’entre eux, notamment en zones difficiles et en milieu rural, l’unique possibilité de pratiquer une activité physique ou une activité sportive en bénéficiant d’un encadrement pédagogique de qualité.

Aujourd’hui quatrième fédération sportive française si l’on considère le nombre de ses licenciés (826 422), l’USEP développe une mission de service public située à l’articulation du domaine pédagogique et de ses prolongements culturels et sportifs. L’ensemble constitue un élément important du projet de chaque d’école.

Troisième fédération sportive nationale, l’UNSS regroupe pour sa part 907 320 élèves du second degré. Ce sont les professeurs d’éducation physique et sportive (EPS) qui assurent l’encadrement de ces activités dans le cadre de leur service d’enseignement. L’UNSS correspond donc à un prolongement des cours d’EPS obligatoire qui permet souvent une ouverture pédagogique vers des formes d’activités innovantes et un engagement citoyen . Ce « service public sportif » au collège et au lycée repose sur l’engagement des enseignants d’EPS qui y consacrent trois heures forfaitaires incluses dans leur service hebdomadaire.

Celles-ci devraient donc être logiquement confortées pour permettre de développer encore mieux une réponse pédagogique appropriée à un réel besoin social. A l’inverse, une remise en cause de ces trois heures forfaitaires d’engagement associatif fragiliserait l’UNSS et, au-delà, le service public du sport scolaire.

. 2. LE CONSTAT : L’EPS ET LE SPORT SCOLAIRE EN MAL DE RECONNAISSANCE POLITIQUE ET INSTITUTIONNELLE.

Alors que depuis 25 ans l’EPS a été confortée au plan institutionnel  avec son intégration dans le cadre de l’Education nationale, avec la création de l’agrégation, celle des STAPS au plan universitaire, la re-création de l’Ecole Normale Supérieure, la suppression du corps des professeurs adjoints, les participants au débat constatent qu’elle n’est pourtant pas intégrée ès-qualité, c’est-à-dire en tant que discipline d’enseignement fondamentale, dans le socle commun des connaissances définit par le Ministère de l’Education nationale. Elle n’a qu’une place dite « contributive ». Cela pose la question de la légitimité de cette discipline en milieu scolaire.

L’EPS peine à construire son identité scolaire car il existe une confusion dans l’esprit des femmes et des hommes politiques entre la pratique du sport, notamment la pratique en club, et la discipline éducative qu’est l’EPS. Les enseignants d’EPS s’attachent pourtant constamment à promouvoir une véritable culture scolaire des activités physiques et sportives dans le cadre défini par les programmes institutionnels. Ce qui devrait permettre de supprimer la confusion couramment admise entre « prof de gym », « prof de sport » et professeur d’EPS. Or, ce n’est toujours pas le cas aujourd’hui.

Pourtant, l’EPS est une discipline scolaire depuis 1959 ; date de son introduction dans le programme du baccalauréat. Un demi siècle plus tard et alors même qu’elle est structurée par des programmes nationaux, elle ne bénéficie toujours pas du même statut que les autres disciplines d’enseignement. En tant qu’il se présente comme un prolongement pédagogique de l’EPS, le sport scolaire pâtit bien évidemment de cette situation.

 

3. LA QUESTION DES MOYENS.

Même s’il ne s’agit pas de focaliser éternellement la réflexion sur le manque de moyens, il faut constater une baisse significative du nombre d’emplois offerts aux étudiants en STAPS qui se destinent au professorat d’EPS. Dans l’avenir, il s’agira de gérer de manière républicaine les ressources mises à disposition de l’EPS par l’Etat.

 Aujourd’hui, au plan des moyens qui lui sont attribués, la question se pose de savoir si l’absence de reconnaissance institutionnelle ne contribuerait pas à sous doter l’EPS, notamment au plan des postes mis au concours aux CAPEPS et à l’agrégation. A terme, si cette tendance devait se confirmer, nous nous orienterons alors vers un appauvrissement significatif de cet authentique service public doublement identifiée : d’une part, à partir d’un « outil»  pédagogique très exceptionnel qu’est le sport scolaire et, d’autre part, d’une éducation physique porteuse de valeurs républicaines.

 

Au final, la question se pose de savoir si cela n’entraînera pas un appauvrissement des connaissances transmises par l’école.

 4. DES ENSEIGNANTS ET NON DES ENTRAÎNEURS.

 Lauréats d’un concours portant sur l’attribution d’un « certificat d’aptitude à l’enseignement de l’EPS » ou d’une agrégation d’EPS, les « prof d’EPS » se distinguent des entraîneurs titulaires d’un brevet d’Etat d’éducateur sportif. Les uns et les autres ne font donc pas le même métier : le premier est « polyvalent » et inscrit son action dans le domaine de la formation du citoyen ; le second est « monovalent » et inscrit son action dans le domaine de la formation de l’athlète.

 Pourvu d’une « utilité sociale » qui contribue à construire un autre rapport au sport que celui reposant sur la seule performance, l’action du professeur d’EPS se distingue donc de celle de l’éducateur sportif spécialisé. Si les deux sont indispensables au développement d’une activité sportive d’intérêt général – donc considérée comme un service public, l’activité sportive scolaire, organisée dans le cadre de l’association sportive des établissement d’enseignement, se distingue donc clairement de celle développée par les clubs sportifs affiliés aux fédérations olympiques. Cette spécificité du sport scolaire n’est pas seulement à préserver, elle est à développer.

  5. POUR UNE DYNAMIQUE DE DEVELOPPEMENT ET DE PROMOTION DU SPORT SCOLAIRE. Il est vital de conserver un sport scolaire considéré comme un prolongement des cours d’EPS dans le cadre d’une ouverture pédagogique - aujourd’hui indispensable - vers des formes d’activités physiques innovantes. Ils considèrent que l’incontestable vitalité que l’on constate dans les collèges et les lycées repose sur des élèves très motivés, des professeurs d’EPS très volontaires et des chefs d’établissement qui sont majoritairement très engagés. 

Il faut amplifier cette dynamique. Elle s’inscrit en effet dans un véritable choix de société : celui d’un sport considéré comme une pratique sociale et culturelle reposant sur des valeurs républicaines. Or, celles-ci ne sont absolument plus portées par un sport spectacle promu par les télévisions comme un simple produit d’appel et qui, de ce fait, se trouve affublé d’une connotation de plus en plus négative : dopage, affairisme, corruption.

Le rôle de l’école est aussi de permettre aux élèves de percevoir, et donc de concevoir, le sport autrement que par le biais des seules dérives du sport business. L’association sportive scolaire est donc, et doit demeurer dans l’avenir, cet « espace de citoyenneté sportive » qui fait d’elle un outil pédagogique indispensable à la formation d’un « sportif éclairé ».

En conclusion il faut considérer que l’Education nationale ne saurait se priver de l’existence et du développement de l'EPS et du sport scolaire associatif au sein de l’école, du collège et du lycée.

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