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FETE NATIONALE

   Un journaliste et une caméra, dans la rue, le 14 juillet dernier. Question : "Le 14 juillet, c'est quoi ?" Réponse : "La fête nationale" - "Mais encore ?" - "Ça doit fêter la fin d'une guerre mais je ne sais plus laquelle…" La fin d'une guerre, non. Fête nationale, oui… et encore ! Pas depuis longtemps !

   Une fête nationale qui date de 1880
   C'est la IIIème République qui décide d'instaurer une fête nationale ou, plus précisément : "une fête de la République", ce qui n'est pas la même chose. Aussi les députés cherchent-ils non pas une date marquante pour le pays, tous siècles confondus, mais un jour important dans le seul calendrier de la Révolution française. De nombreuses dates sont proposées par les députés comme par les sénateurs : 4 août, 5 mai, 9 thermidor… C'est finalement le 14 juillet, jour de la prise de la Bastille par le peuple, qui l'emporte. Un 14 juillet que Victor Hugo a contribué à élever au rang de mythe en 1850 par son poème "Célébration du 14 juillet" dans le recueil Chansons des rues et des bois : "C'est le quatorze juillet. […] Et l'infini s'éclairait du côté de l'espérance."

Le 6 juillet 1880, le 14 juillet devient officiellement fête nationale, comme le confirme une loi votée par la Chambre et par le Sénat. Pour que cette fête devienne à la fois populaire et marquée par les réjouissances les plus grandes, le 14 juillet est déclaré chômé : on ne travaille pas, c'est bien rare à l'époque. La IIIème République conseille un emploi du temps que vont respecter mairies et préfectures : défilés militaires et réceptions officielles le matin, banquets républicains le midi, fêtes foraines, bals et feux d'artifice (pour les communes qui peuvent s'en offrir un) le soir.

Après la Première Guerre mondiale, des défilés de la victoire sont organisés pour le 14 juillet, qui devient une vraie fête nationale plutôt qu'une fête de la République.


   Et avant 1880 ?
   Sous l'Ancien Régime, le jour que l'on pourrait qualifier de national était le 15 août. Ce jour consacré à la Vierge Marie, toujours férié aujourd'hui, était à la fois une fête religieuse importante et une fête dynastique. Rappelons que temporel et spirituel se confondaient alors, que le roi l'était "de droit divin" et qu'associer le religieux et le politique semblait non seulement naturel mais souhaitable.

C'est Louis XIII qui fait du 15 août la fête de la France. Rappel des faits : Louis XIII et Anne d'Autriche se sont mariés en 1615, mais leur premier enfant (le futur Louis XIV) ne naît qu'en 1638. Lorsque, en février 1638, Louis XIII apprend que la reine est enfin enceinte (près de 23 ans après leur mariage !), il signe à Saint-Germain-en-Laye des lettres patentes plaçant le royaume "sous la protection spéciale de Marie, mère de Jésus". Le 15 août 1638, l'ensemble du royaume célèbre la consécration faite par Louis XIII à la Vierge, en lui remettant "sa Personne, son État, sa Couronne et ses Sujets". Des processions en l'honneur de la Vierge et de la France ont désormais lieu dans tout le pays, tous les ans, le 15 août. Des pèlerinages sont organisés, des enfants consacrés à Marie. Une fête qui reste très importante, dans un pays massivement catholique, jusque dans l'Entre-Deux-Guerres.

Texte : Marie-Odile Mergnac

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