Quelques pans de bois plus tard, quelques rues pavées plus loin, Antibes s’ennuie. Aucun couple n’échappe à la routine, aux petits matins chagrins, l’haleine chargée du beau prince, la lunette des WC relevée, les chaussettes sales...
Dans une autre ville, un autre lieu, une autre époque, un amant aurait donné à notre ville de quoi lui faire oublier le triste quotidien et les longues absences du mari. Car Jean préfère, on le comprend, les ors des palais parisiens (fussent-ils Bourbon) à la froideur du mistral local... Mais l’opposition ne fut pas cet amant. L’opposition n’a pas su, ou pas pu consoler la belle antiboise, délaissée. Viendra le mois de mars et la procédure de divorce. Pas par consentement mutuel.Jean s’accrochera au confort du foyer provincial. Coûte que coûte,Jean voudra reconquérir la belle qu’il sent déjà lui échapper. Il faudra, pour l’opposition, d’abord démontrer la faute ; prouver que Jean n’a pas été le prince charmant qu’il promettait d’être ; prouver que Jean a abondonné le domicile antibois pour les nuits parisiennes ; prouver aussi qu’il n’a pas honoré son devoir municipal...
Cela ne suffira pas.Antibes mérite mieux qu’un amant de passage, qu’un choix de seconde zone « pêché » lors d’un speed-dating... Antibes mérite un projet.Antibes mérite un « devenir ». Antibes mérite de retrouver sa fierté : celle d’une ville qui, dans quelques années, rayonnera en France, fera figure de référence à l’échelle de notre pays. Elle en a l’envie et les talents !