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BIENVENUE CHEZ LES CONS

La banderole des supporters parisiens (DR)

La banderole des supporters parisiens (DR)

Comment ne pas être révolté par le nouveau dérapage, prétendument totalement incontrôlé, d'une frange très connue du public parisien dont la qualité intellectuelle s'est une fois encore étalée à la face d'un football français de nouveau pris de court. "Pédophiles, chômeurs, consanguins: Bienvenue chez les Ch'tis": voilà le message ignoble et ouvertement raciste qui s'étalait samedi, aux yeux de tous et du Président de la République, Nicolas Sarkozy y compris, sur vingt-cinq bons mètres du virage Nord où était installé le public du PSG.
Personne n'a véritablement réagi et surtout on a évité les incidents en expédiant immédiatement dans la zone concernée des forces de l'ordre pourtant très nombreuses. Il n'y a même pas eu un responsable qui ait eu l'idée de bloquer la sortie des travées concernées par cette odieuse insulte. Ces policiers qui arrêtent en un clin d'œil des sans papiers et leurs enfants dans... les Préfectures n'ont pas eu le réflexe de se mobiliser pour interpeller en flagrant délit ceux que l'on a déjà parfois repérés depuis des mois et des mois mais qui ont... leurs papiers ! Il ne fallait surtout pas gâcher une fête télévisée par le service public et sponsorisée par des firmes respectables. On a attendu patiemment le lendemain pour s'indigner de ce que l'on avait parfaitement vu mais que l'on avait oublié l'espace d'un match de football à l'issue d'ailleurs douteuse !
Il est vrai qu'à l'occasion de cette finale, la Ligue professionnelle (LFP), pour mieux illustrer son partenariat officialisé la veille avec la Ligue Internationale Contre le Racisme et l'Antisémitisme (Licra), avait disposé tout autour de la pelouse des panneaux "Tous ensemble contre le racisme"... On a donc pas vu de suite où était le danger avec cette banderole quasiment néo-nazie dans ses fondements. Il a fallu de longues minutes avant que l'objet du délit ne soit retiré.

DU BEAU MONDE PASSIF

Cette humiliation pour des milliers de personnes dont le maire de Lens, très ému samedi soir après la rencontre, entend faire « une affaire d'Etat » puisque des plaintes devraient être rapidement et conjointement déposée au Tribunal de Grande Instance (TGI) de Béthune ainsi qu'au TGI de Paris avec les citations en tant que témoins de Nicolas Sarkozy en personne, mais aussi de la Ministre de la Justice, Rachida Dati, et du Secrétaire d'Etat aux Sports et à la Jeunesse, Bernard Laporte, tous présents au stade... mais qui n'ont pas exigé la décision qui s'imposait : ne pas faire débuter le match tant que la banderole existait et surtout tant que ces initiateurs n'avaient pas été arrêtés ! le spectacle à tout prix a visiblement supplanté la morale et l'éthique.
Gervais Martel, lui, a été beaucoup plus net, après avoir dit sa façon de penser à l'arbitre de la rencontre, M. Duhamel qui lui aussi n'a rien vu et surtout ne s'est posé aucune question dans un contexte où les actes racistes dans les stades ne cessent de se multiplier. Il ne mâchait pas ses mots douze heures plus tard dans le cadre de l'émission France 2 Foot: "C'est une banderole dégueulasse. Je suis né dans la région Nord-Pas-de-Calais qui a apporté beaucoup à la France. Des gens ont laissé leur vie dans les mines. C'est un viol. Un écrit, cela reste toujours." Et le président lensois, solidaire de son homologue parisien, Alain Cayzac, d'en appeler à la Ligue comme aux pouvoirs publics afin que les auteurs de tels agissements soient lourdement punis: "Il faut prendre des sanctions extraordinaires pour les supporters qui ont rentré une telle banderole." On s'interroge en effet pour savoir comment, dans le contexte actuel, une banderole d'une telle taille a pu être introduite dans une enceinte dont l'entrée faisait l'objet de fouilles a priori minutieuses: "

". Troublant en effet... mais certainement pas le fait du hasard. On peut à tout moment être pris en flagrant délit par un radar automatique ou par une paire de... jumelles mais au stade de France on ne voit pas l'évidence pour éviter les incidents préjudiciables à ce que je n'ose plus appeler du sport ! De là à imaginer que ces agissements inadmissibles ont pu faire l'objet de complicités, il y a un pas que les investigations permettront de déterminer. Enfin on peut le croire ! Les effets d'annonce se sont multipliés. L'indignation rétroactive enfle. Mais n'empêche que le mal est fait !
 
UNE RECIDIVE PERMANENTE
Après les incidents de 2006 ayant vu la mort d'un supporteur tombé sous les coups de feu d'un policier menacé le ministre de l'Intérieur, un certain Nicolas Sarkozy annonce la dissolution immédiate des clubs de supporters « ne se désolidarisant pas de mouvements racistes ou d'actions violentes » et annonce que la tribune « Boulogne rouge » sera fermée jusqu'à nouvel ordre tandis que Marie-George Buffet demande à ce que le PSG joue à huis clos... On l'oubliera très vite car le PSG ne peut pas se priver de ses supporteurs et des recettes.
 

Commentaires

  • Bonsoir,

    Je partgae votre indignation. J'étais moi même au stade de france ce samedi. Je me faisais une joie de ce déplacement dans la capitale. Quelle déception ! Toute la fête a été gachée, tant sportivement avec l'arbitrage que festivement avec ces propos qui m'ont blessé. Mes grands parents d'origine polonaise sont venus après la guerre en France. Cette France les a acceuilli et ils sont sacrifiés leur santé dans les mines du pas de calais. Ils ont fait de moi ce que je suis et j'ai ma fierté pour moi aujourd'hui. Mais pitié, qu'on ne laisse pas ce gest impuni.

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