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FAIM DANS LE MONDE

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La multiplication, partout dans le monde, des émeutes de la faim fait les gros titres de la presse nationale et internationale. Egypte, Mexique, Bangladesh, Haïti... la crise alimentaire, portée par les hausses spectaculaires du blé, du maïs ou du riz, se propage à vitesse grand V. Et malheureusement, cette crise, comme toutes les crises est injuste parce qu’elle frappe d’abord les plus démunis.

 

« Quand les riches maigrissent, les pauvres meurent de faim ». Ce proverbe chinois résume parfaitement la situation dramatique que nous devrons sans doute demain affronter. Quand ici le pouvoir d’achat baisse et fait descendre dans la rue des milliers de personnes, ailleurs, à l’autre bout du monde, on meurt de faim. A tel point que la Banque Mondiale tire la sonnette d’alarme en octroyant 10 millions de dollars à Haïti ; A tel point que cette même Banque Mondiale annonce que 33 états dans le monde seraient menacés à brève échéance de troubles politiques et sociaux dus à la hausse des prix agricoles et alimentaires. Dominique Strauss-Kahn, directeur du FMI n’y va pas non plus par 4 chemins, parle de "conséquences terribles" et prédit que : « ce genre de situation se finit parfois en guerre".

L’analyse la plus radicale vient de Jean Ziegler, [1] qui annonce : « une très longue période d’émeutes, de conflits, des vagues de déstabilisation régionale incontrôlable, marquée au fer rouge du désespoir des populations les plus vulnérables ». Selon ce spécialiste des questions alimentaires, la responsabilité incombe en premier lieu aux pays riches ou émergents. La dette écrasante des pays pauvres, bien évidemment, pèse fortement sur cette crise. La hausse du pétrole aussi. Mais les agro-carburants sont également dans la ligne de mire de ce spécialiste : «  Quand on lance, aux Etats-Unis, grâce à 6 milliards de subventions, une politique de biocarburant qui draine 138 millions de tonnes de maïs hors du marché alimentaire, on jette les bases d’un crime contre l’humanité pour sa propre soif de carburant [...] Et quand l’Union européenne décide de faire passer la part des biocarburants à 10 % en 2020, elle reporte le fardeau sur les petites paysanneries africaines… »

En Champagne-Ardennes, on connaît l’engouement d’une partie des décideurs économiques et politiques pour ces agro-carburants. Un engouement, une passion pour le pétrole « Vert » qui risque de faire plonger des millions d’hommes et de femmes dans la misère la plus absolue, qui engendre déjà de graves troubles politiques et sociaux... Une folie meurtrière, annonciatrice d’une hécatombe nous dit encore Jean Ziegler, pour engranger les revenus appétissants et faire rouler un peu plus longtemps nos belles berlines.

Pourra-t-on encore longtemps garder la tête dans le sable et refuser d’admettre que, tel le battement d’aile du papillon, le champs de blé du Champardennais , plonge aujourd’hui le paysan Egyptien dans la misère la plus dramatique ?

 

A lire sur le web : l’excellent article Flambée des prix agricoles et émeutes : quelques explications

[1] rapporteur special à l’ONU Auteur du livre"L'Empire de la Honte"

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