Nicolas Sarkozy s'est donc de nouveau montré sur tous les fronts pour tenter de reconquérir une opinion publique qui continue de le bouder. Après une visite au petit matin au marché de gros de Rungis, près de Paris, avec son épouse Carla, pour voir cette fameuse « France qui se lève tôt », le chef de l'Etat a défendu pendant soixante minutes sa politique sur RTL à une heure de grande écoute. Un doublé « calculé » car il aurait été extrêmement néfaste pour un chef de venir prêcher l'exemple sans... l'avoir montré ! D'où cette visite avec Madame à Rungis à 5 h 15 ? Expliquez moi donc en quoi la présence de Mme Sarkozy à ses côtés avait une utilité politique ? Que vient faire Carla dans la France des lève-tôt ? N'est-ce pas un peu surréaliste d'exhiber son épouse dans un marché dont elle n'a visiblement rien à cirer ?
Le Sarkoland est de retour avec son chapiteau quotidien planté devant les caméras de télé ou les micros des radios.
François Hollande a estimé à juste titre que « Se préoccuper des Français, ce n'est pas se lever nécessairement tôt le matin, c'est être capable de répondre à leurs questions »,
Nicolas Sarkozy est en campagne comme si d'ailleurs il était candidat : il reprend les slogans de sa campagne, il reprend les formules de sa campagne, les rites de sa campagne, les artifices mêmes de sa campagne » a-t-il estimé. « Ce qu'on attend c'est non pas qu'il abandonne ce qu'il avait dit dans la campagne mais qu'il soit en capacité d'atteindre les objectifs qu'il avait fixés aux Français ». Et là il y a du boulot. On peut comprendre qu'il ait besoin de se lever si tôt pour accomplir la tâche.
Cette « réclame » me rappelle étrangement celle des cirques de campagne quand la voiture avec hauts parleurs parcourait les rues du village pour vanter le programme du soir donné sous un chapiteau usé dont on rentrait toujours deçus car les prouesses des acrobates n'étaient pas rendez-vous !