C'est bien connu, Nicolas Sarkozy n'aime être contrarié. Qui plus est dans son propre camp ! Que Rama Yade n'accepte pas de conduire la liste parisienne aux prochaines européennes et elle peut dire adieu au Ministère des affaires européennes qui lui était promis. Que les députés UMP rechignent à voter la loi instaurant le travail le dimanche, ils y seront contraints dès mardi.
Faute de gagner plus, les Français commenceront par travailler plus ! La volonté présidentielle ne saurait être contrariée. Qu'importe les motivations ou le bon sens : un sondage « maison » dans un quotidien ami suffira à expliquer qu'une large majorité de consommateurs réclament la fin du repos dominical.
Après la retraite à soixante-dix ans alors que les premiers touchés par le chômage restent les salariés entre 57 et 60 ans, voilà donc un nouveau pilier de la société française prêt à être sapé. Au nom du pragmatisme et d'une croissance si souvent appelée. Comme si un pouvoir d'achat en berne retrouverait, comme par miracle, le dimanche la vigueur espérée. Comme si, les Français pourraient, eux, dépenser le dimanche l'argent qui leur fait défaut les autres jours de la semaine.
Du reste, le Centre pour l'étude et l'observation des conditions de vie (CREDOC) ne s'y trompe pas. L'étude commanditée par le Ministère des finances souligne, qu'au mieux, les achats dominicaux se substitueront à ceux des autres jours, sans gain pour l'économie.
Quant au profit pour les consommateurs eux-mêmes, entre les charges salariales, et les charges courantes augmentées, preuve est faite que l'ouverture le dimanche coûte trois fois plus cher et qu'elle entraînera donc une augmentation des prix estimée à 5%.
Alors qu'au cours du premier trimestre, 25 000 entreprises pourraient déposer leur bilan et que près de la moitié des salariés pensent que des emplois seront supprimés dans leur entreprise, le travail du dimanche demeure un non-sens,les promeneurs hier des les rues d'Antibes peuvent en témoigner . Au lieu d'augmenter le pouvoir d'achat, la nouvelle loi n'augmentera que les tensions sociales.
Voilà pourquoi, 122 députés et personnalités de Gauche se retrouvent pour combattre ce projet de loi et revendiquer :
« Yes, week-end ! ».