La Grande-Bretagne est le pays le plus équipé dans le domaine de la vidéosurveillance avec plus de 4 millions de caméras installées, une caméra pour 14 Britanniques. Mais la police l'avoue : leur utilisation n'a permis de résoudre que 3 % des vols commis sur la voie publique à Londres. Les responsables britanniques parlent même d'un véritable fiasco. « La vidéosurveillance est inefficace », affirment les criminologues britanniques depuis maintenant plus de dix ans.
Le rapport final du programme de recherche européen « Urbaneye » résume ainsi la situation : « La majorité des réseaux de vidéosurveillance vise à prévenir les comportements déviants en exerçant une dissuasion symbolique mais plus ou moins inopérante : tandis que les caméras sont très facilement visibles par les surveillés, ceux-ci sont beaucoup plus difficiles à voir pour les surveillants, à cause d'un visionnage irrégulier et de la trop grande quantité d'informations à traiter ».
Incapables de faire baisser par elles-mêmes le taux de criminalité, les caméras se révèlent de piètres auxiliaires de police ce qui n'empêche pas Monsieur Sarkozy de persister dans son objectif de tripler le nombre de caméras d'ici fin 2009.
Alors, pourquoi ces caméras qui surveilleront chacun de nous dans sa vie quotidienne ?
N'agirait-on pas plus efficacement et préventivement en créant, par exemple un emploi d'éducateur de rue et en renforçant le nombre et la présence sur le terrain de policiers municipaux ?