Le paradis fiscal n'est pas donné à tous. Le G20 vient de définir les pays qui sont considérés comme participant à la fraude financière . Mais la liste retenue est assez curieuse, oubliant certains noms . Ceux qui avaient un appui au sein du G20 ont bénéficié de mansuétude. Ainsi Hong Kong et Macao n'y figurent pas, pour ne pas déplaire à la Chine. Et Jersey se trouve également blanchie . Il fallait bien sortir une liste pour faire plaisir à notre président, mais de compromis en compromis, le choix final n'a pas beaucoup de sens, d'autant plus qu'aucun système de sanction n'a été validé . Voici un extrait de l'analyse de Libération.
Question piège : qui sont les trois pays considérés comme les plus grands paradis fiscaux selon le G20 ? Sont-ce les îles Caïman, la Suisse, les Bermudes (les principaux centres financiers offshore de la planète) ? Pas du tout. Les nouveaux pestiférés de la finance mondiale ont pour nom Costa Rica, Philippines, île de Labuan (une zone franche de la Malaisie), l’Uruguay ayant été retiré de cette liste vendredi soir, 24 heures après que l’OCDE eut établi celle des pays «fiscalement non coopératifs», c’est-à-dire qui n’ont pas (ou pas encore) signé au moins 12 conventions de coopération avec d’autres pays membres de l’organisation.
Pour le coup, c’est une surprise. Les trois pays figurant sur cette «liste noire» se voient reprocher de n’avoir pris «aucun engagement de se plier aux standards internationaux sur le plan fiscal». Quant aux principaux centres offshore connus, l’OCDE les cite, mais sur une «liste grise» à part, qui inclut les pays ayant pris des engagements, mais ne les ayant pas «substantiellement» mis en œuvre. Et certains territoires, comme Jersey ou la Barbade, ont même eu le plaisir de faire partie de la «liste blanche», aux côtés de la France et des principaux pays de la planète. Du coup, l’initiative du G20 contre le secret bancaire et les paradis fiscaux s’en est trouvée de beaucoup relativisée.