La Poste a été, des siècles durant, un facteur d’unification de notre territoire, elle est aujourd’hui la victime d’une privatisation. Jadis, la droite française n’aurait pas imaginé livrer les bureaux de Poste à la loi du marché, elle n’aurait, même dans sa frange la plus réactionnaire, pas développé l’idée de liquider ce facteur essentiel d’unité nationale qui fait que le territoire français est un et que, quelque soit, l’endroit où l’on se trouve, on peut expédier une lettre ou un colis pour le même tarif.
Cette décision revient à lâcher les zones rurales, à les priver d’un des derniers services publics encore présents dans nos petites villes et nos villages. Les dirigeants de La Poste continuent d’ailleurs, opiniâtrement leur besogne de liquidation des bureaux ruraux… C’est, peu à peu, l’euthanasie des zones rurales que cette politique du tout marché et de la privatisation entraîne.
Car cette privatisation aura des conséquences. Quid du devenir des habitants des zones rurales, et particulièrement des plus âgés, lorsqu’il faudra aller expédier ou récupérer un courrier, ou lorsqu’ils voudront s’occuper de leur CCP ? Un centre d’appel basé à 1000 km sera-t-il la seule réponse à leurs éventuelles questions ? Derrière les mots que le gouvernement avance, il y a des femmes et des hommes, qui chaque jour voient reculer l’Etat et la République. Derrière les slogans et la communication, il y a des territoires délaissés, des zones rurales purement et simplement abandonnées… Avec ses agences postales, la direction de La Poste a inventé le « service public Potemkine » : les horaires d’ouverture, à la sauvette, contraindront les citoyens à aller ailleurs et justifieront les fermetures à venir.
L’affaire de La Poste le démontre : Le Sarkozysme, c’est la vente à la découpe de la France ! A qui profite le crime ? A qui profite cette liquidation d’un service public essentiel, d’une institution multiséculaire et que la monomanie libérale du gouvernement va livrer aux intérêts privés ? A moins que ce ne soit qu’affaire d’aveuglement et d’inconséquence, auquel cas nous sommes également renseignés sur le degré de légèreté de nos gouvernants.