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1 MILLIARD DE GREVE LA FAIM EMOI EMOI ET MOI

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C'est un nombre abstrait. Froid. Désincarné. Une statistique parmi tant d'autres qui peut passer inaperçue dans le flot ininterrompu de données chiffrées, de graphiques et de pourcentages déversé par le robinet inlassable de l'information. Qui sursaute encore en entendant entre deux réclames d'hypermarchés - pour faire caricatural à souhait - qu'un milliard de personnes dans le monde est affamé ? Un être humain sur six qui ne mange pas à sa faim, ou qui ne mange pas du tout, cela devrait nous empêcher de dormir du sommeil du juste. Mais non, par la grâce d'une inconscience... salvatrice, nous échappons, nous autres privilégiés des nations riches, aux tourments de cette culpabilité-là.
 

Qu'on se rassure. Les « victimes » de l'injustice fondamentale du monde ne nous demandent aucun mea culpa. Que pourraient-ils faire, de toutes façons, d'une compassion obligatoire mais stérile ? Combien de kilomètres d'éditoriaux larmoyants ? Combien de prêchi-prêcha donneurs de leçons ? Combien de sermons assommants distribués par des cohortes de bien-pensants ? Combien de témoignages généreux, forts, alarmants ? Et tout ça pour aboutir à une espèce d'indifférence tranquille qui fait froid dans le dos...
 Que dire quand on découvre au détour d'un sondage - un sondage ordinaire lui aussi - que près d'un Français sur deux ignore l'aggravation de la faim dans le monde ? 

 Notre société de communication tournerait-elle si bien à vide pour échouer aussi spectaculairement à restituer les vrais enjeux et à nourrir une empathie vigilante pour les plus démunis ? La générosité est bien là, pourtant, prête à être stimulée. Mais le gouvernement préfère s'en remettre aux opérations de charity business - vastes quêtes laïques - pour se décharger de sa mauvaise conscience.
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L'idée d'une fatalité impossible à vaincre a fini par s'imposer, ouvrant la voie au renoncement. On ne rappellera jamais assez la misère de l'aide au développement qui, dans le budget français, ne représente pas 0,5 % de l'équivalent du PIB. 0,5 % ! Ce n'est pas à ce rythme que l'agriculture des pays en voie de développement risque de s'épanouir. Ce qui ne nous empêche pas de discourir sans fin sur les vertus miraculeuses du co-développement...
 Quand la crise met doublement les « petits » en danger, il est temps de s'éveiller. Au-delà de la torpeur des mots ou des chiffres.

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