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PROGLIO SI PROGLIO NO

Au service de la France

Aujourd'hui, une polémique peut m'empêcher de mener à bien le projet industriel et social que j'ai forgé pour EDF, dont l'entreprise a besoin et pour lequel j'ai été missionné", a écrit  M. Proglio dans une déclaration diffusée par Electricité de France (EDF)."

Dans cette déclaration, j'adore le mot "social" !!!  qu'il ne faut surtout pas prendre au premier degré : "
un agent d'ERDF mis à pied pour avoir remis l'eclectricité" mais je m'égare ...

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Encore « Proglio » ? Oui, encore. C'est qu'il ne s'agit pas seulement d'une « polémique », comme l'a qualifiée l'intéressé, ni d'une histoire montée en mayonnaise par les journalistes, comme on le pense volontiers à l'Élysée. Si la controverse qui met en cause le nouveau président d'EDF a survécu à sa décision de renoncer à ses émoluments de Véolia, c'est qu'elle a touché un point sensible chez les Français. Ce n'est pas un homme qui est sur la sellette, mais une certaine idée du service de la France.
 Avec un aplomb formidable, les ténors de la majorité ont frôlé le comique, hier, en saluant, comme l'a fait le secrétaire général de l'UMP, Xavier Bertrand, la « sagesse » du grand patron d'Électricité de France. A l'entendre, c'est tout juste s'il n'aurait pas fallu allumer des cierges en signe de reconnaissance pour un homme qui aurait fait don de sa personne à la France. On a entendu, aussi, quelques sous-ministres défendre le droit de M. Proglio à réclamer un revenu aussi élevé que celui qu'il occupait dans le privé pour exercer « un job » - notez bien le « un job » - extrêmement difficile.
 Ce sont bien les mêmes qui, à longueur d'enterrements et avec des trémolos dans la voix, exaltent les qualités des grands serviteurs de l'État. Et les voilà qui s'accommodent du médiocre, vulgaire et petit marchandage d'un dirigeant d'entreprise, commençant par demander une hausse de 45 % de son salaire, avant même d'avoir obtenu de grands résultats ! On ne saurait mieux s'essuyer les pieds sur cette belle valeur qu'est le service de l'État. Philippe Séguin, qui l'incarnait avec tant d'exigence intellectuelle, doit se retourner dans sa tombe. Ce seul épisode suffirait à mettre en évidence les effets pervers d'une double appartenance public - privé d'un seul et même PDG.
 Diriger une entreprise publique comme EDF, ce n'est pas un « job ». Ce devrait être un honneur. Une mission exclusive au service de son pays, et des Français. Personne n'obligeait M. Proglio à accepter ce qui, à entendre ses détracteurs, relève d'un sacrifice. S'il a fait une croix sur la moins importante de ses deux rémunérations, ce n'est pas par grandeur d'âme mais sous la pression de l'Élysée, pour avoir la paix ensuite. Ce fut un acte laborieux et résigné, presque grognon, qui ne mérite aucune félicitation d'aucune sorte.
 On trouvera peut-être ce propos bien naïf. Alors assumons, soyons naïfs ! Bêtement naïfs. Ayons la naïveté d'attendre du patron d'une grande entreprise publique qu'il soit d'abord désintéressé. N'a-t-on pas entendu certaines voix réclamer une « moralisation du capitalisme » ? Comment y parviendra-t-on dans le privé si les dirigeants des entreprises publiques font passer leur compte en banque avant l'intérêt du pays ? Si les serviteurs de l'État se moquent sans vergogne de la vertu et de l'exemple 

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