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UN FONCTIONNAIRE SUR DEUX

Les Français commencent à comprendre ce que signifie le non-remplacement d'un fontionnaire sur deux.

 

Pendant des années, on a expliqué aux Français qu'une bonne partie des maux de notre société venait du nombre pléthorique de fonctionnaires. En plus d'être responsables des déficits publics, ils ont la sécurité de l'emploi (ce qui est de moins en moins vrai) et se permettent régulièrement d'être en grève. De quoi agacer sérieusement les autres Français, ceux que les discours valorisent et qui ne serait faite que de petits patrons, d'artisans, de commerçants de personnes qui ne comptent pas leurs heures, bref, de vrais travailleurs, quoi !

Sauf qu'après deux ans de sarkozysme et de réduction massive des effectifs, les Français ne sont plus adeptes de cette politique de la division, parce que petit à petit ils commencent à découvrir ce que leur apportent au quotidien des services publics de qualité. Pour s'en rendre compte, rien de mieux qu'un petit tour d'horizon, loin d'être exhaustif, des conséquences de la réduction continue des effectifs de fonctionnaires depuis plusieurs années :

- Sur la santé : la fermeture d'hôpitaux entiers pour raisons économiques oblige les personnels à travailler à flux constant, du coup la qualité des soins se dégrade. Dans certains endroits, il faut plus d'une heure de voiture pour trouver une maternité, et certaines urgences sont compromises faute d'un service de proximité compètent.

- Sur la sécurité : Curieux paradoxe que le domaine sécuritaire, avec un pouvoir qui multiplie les discours virulents dans ce domaine, mais supprime dans le même temps des effectifs. Le résultat est qu'aujourd'hui la situation se dégrade et qu'il manque de nombreux policiers dans les endroits les plus difficiles (environ 400 en Seine Saint Denis selon le président du Conseil Général).

- Sur la justice : La France est le seul pays où il faut attendre 4 à 5 années pour qu'une affaire soit jugée. Si on ajoute à cela que l'on manque cruellement de greffiers, d'éducateurs et que l'on remet en cause le juge d'instruction, c'est un des piliers fondamentaux de notre démocratie qui est en train de vaciller.

- Sur l'éducation : Nous sommes en train de sacrifier notre jeunesse. L'Education Nationale est le secteur le plus touché par les réductions d'effectifs. Aujourd'hui, les professeurs absents ne sont plus remplacés, des enseignements sont supprimés, on manque d'infirmières scolaires, de conseillers d'éducation, de conseillers d'orientation. A cela il faut rajouter que la diminution du nombre d'adultes dans les établissements difficiles renforce les violences scolaires et le sentiment d'insécurité.

- Sur l'emploi : la fusion entre l'ANPE et les ASSEDIC avait pour objectif principal de diminuer les effectifs. De fait, les personnels sont débordés et ne peuvent plus assister correctement les personnes qu''ils ont en face d'eux, et qui sont pourtant parmi les plus fragilisés de notre société.

Il ne s'agit ici que de quelques exemples, que l'on pourrait malheureusement multiplier à l'envie. En détériorant la fonction publique, l'Etat s'attaque à tout ce qui fait lien et sens dans ce pays. Il appauvrit et déstabilise des pans entiers de la population, à un moment où celle-ci a besoin d'être soutenue...notamment par des services publics compétents.

A l'heure où l'on parle beaucoup de revenir sur le bouclier fiscal, ce qui au fond serait une mesure de justice, mais uniquement symbolique, il me semble que la vraie décision du gouvernement Fillon sur laquelle il faut revenir de toute urgence, c'est le non renouvellement d'un fonctionnaire sur deux.

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