Il faut que les hommes sans voix empêchent les puissants de dormir»: sa voix ne gronde plus, sa pèlerine ne claque plus au vent glacé de l'hiver 54 mais les disciples de l'abbé Pierre n'ont pas capitulé. Benoist Apparu, le secrétaire d'Etat au Logement, a pu s'en rendre compte à ses dépens hier. C'est sous les huées que les membres de la Fondation Abbé Pierre qui présentait hier son rapport annuel sur le logement, ont accueilli les propos émollients du ministre assurant que «la majorité des Français sont satisfaits de leur logement» et que les efforts de l'Etat atteignent un «niveau jamais atteint depuis 30 ans».
A l'évidence la Fondation et Benoist Apparu n'ont ni la même façon de voir la situation actuelle ni la même manière de compter. Là ou le ministre assène 131.500 logements sociaux financés en 2010, la Fondation explique qu'on est loin des 500.000 logements par an qu'il faudrait construire pendant des années. Là où le ministre assure que l'Etat a mobilisé près de 38 milliards d'euros pour le logement en 2009, à la Fondation on rétorque que les mises en chantier globales n'ont au contraire cessé de diminuer depuis 2007. Au-delà de la bataille de chiffres, il devient évident - et c'est d'ailleurs ce que réclame la Fondation Abbé Pierre - que le problème du logement va être au coeur de la campagne présidentielle. Et pas seulement parce que 3,6 millions de Français sont très mal logés et qu'une part grandissante d'entre eux... ne sont pas logés du tout. On attend d'ailleurs de voir comment le gouvernement va rendre enfin effectif le fameux DALO, Droit au logement opposable...
Comment ne parlerait-on pas de ce problème en 2012 alors que selon un rapport de la commission des comptes le logement tient une part de plus en plus importante dans le budget des familles. En 2009 les Français y ont consacré 21,7 % de leur revenu disponible soit deux fois plus que pour l'alimentation (11,5 %) ou les transports (11,4 %). Mais si ce sujet va également revenir immanquablement dans la campagne c'est aussi parce qu'il y était déjà en 2007 avec la promesse de Nicolas Sarkozy de faire de la «France un pays de propriétaires».
Or il se trouve que si l'idée pouvait apparaître séduisante à bien des égards sa traduction dans les faits s'avère décevante. Paradoxalement en effet, le prêt à taux zéro qui devait être un élément déclencheur pour faire passer le plus grand nombre de Français du statut de locataire à celui de propriétaire a manqué sa cible. On se rend compte en effet qu'il bénéficie d'abord aux primo-accédants les plus aisés et n'a que peu d'impact sur les populations des classes moyennes. C'est ainsi que selon la mission «Ville et Logement» 55% des prêts à taux zéro qui seront attribués en 2011 devraient bénéficier aux 20 % de ménages les plus aisés alors que 10 % iront aux 30 % les plus modestes. Une distorsion qui fait très mal.
A l'évidence la Fondation et Benoist Apparu n'ont ni la même façon de voir la situation actuelle ni la même manière de compter. Là ou le ministre assène 131.500 logements sociaux financés en 2010, la Fondation explique qu'on est loin des 500.000 logements par an qu'il faudrait construire pendant des années. Là où le ministre assure que l'Etat a mobilisé près de 38 milliards d'euros pour le logement en 2009, à la Fondation on rétorque que les mises en chantier globales n'ont au contraire cessé de diminuer depuis 2007. Au-delà de la bataille de chiffres, il devient évident - et c'est d'ailleurs ce que réclame la Fondation Abbé Pierre - que le problème du logement va être au coeur de la campagne présidentielle. Et pas seulement parce que 3,6 millions de Français sont très mal logés et qu'une part grandissante d'entre eux... ne sont pas logés du tout. On attend d'ailleurs de voir comment le gouvernement va rendre enfin effectif le fameux DALO, Droit au logement opposable...
Comment ne parlerait-on pas de ce problème en 2012 alors que selon un rapport de la commission des comptes le logement tient une part de plus en plus importante dans le budget des familles. En 2009 les Français y ont consacré 21,7 % de leur revenu disponible soit deux fois plus que pour l'alimentation (11,5 %) ou les transports (11,4 %). Mais si ce sujet va également revenir immanquablement dans la campagne c'est aussi parce qu'il y était déjà en 2007 avec la promesse de Nicolas Sarkozy de faire de la «France un pays de propriétaires».
Or il se trouve que si l'idée pouvait apparaître séduisante à bien des égards sa traduction dans les faits s'avère décevante. Paradoxalement en effet, le prêt à taux zéro qui devait être un élément déclencheur pour faire passer le plus grand nombre de Français du statut de locataire à celui de propriétaire a manqué sa cible. On se rend compte en effet qu'il bénéficie d'abord aux primo-accédants les plus aisés et n'a que peu d'impact sur les populations des classes moyennes. C'est ainsi que selon la mission «Ville et Logement» 55% des prêts à taux zéro qui seront attribués en 2011 devraient bénéficier aux 20 % de ménages les plus aisés alors que 10 % iront aux 30 % les plus modestes. Une distorsion qui fait très mal.