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MARCHE POUR LE TRAVAIL DANS LES ARDENNES

C’est en Ardennes qu’a eu lieu une marche, sans cris, sans débordements, mais plutôt dans un silence de mort, tel une procession un jour d’enterrement, pour manifester contre la désertification, la dés-industrialisation, la mort de l’emploi dans cette région.

Un cercueil avec les 148 noms des salariés de Porcher devait être brulé, mais ce ne fût pas le cas. « Ce cercueil, c’est le symbole de nos années de travail. Il contient notre histoire. Nous le brûlerons le jour où nous fermerons définitivement nos grilles. Et j’espère que de ces cendres, la flamme de notre lutte pour l’emploi ne s’éteindra jamais » a déclaré un délégué FO.

Cette manifestation très symbolique montre le désarroi des populations confrontées à la fermeture de leurs outils de travail. En plus des salariés concernés, ce sont les commerçants et les élus de la région qui manifestaient leur solidarité. Mais que peuvent-ils face à la pauvreté de leur tissu économique ?

Partout en France, chez les salariés, la révolte gronde. Les conséquences de la crise ont eu des répercussions dans beaucoup de familles. Chômage, précarité, gel des salaires concernent au moins l’un de nos proches.

Dans les Ardennes, comme dans toutes les régions de France où l’on s’éloigne des grandes villes, les entreprises se font rares. Mais il n’y a pas de fatalité, et les politiques ont leur rôle à jouer.

On nous cite souvent en exemple l’Allemagne, et c’est à juste raison puisque ce pays est la première économie en Europe, la quatrième des plus performantes au monde, après les Etats Unis, la Chine et le Japon.

Et nos Ardennes sont pourtant qu’à quelques 200 km de ce territoire où l’activité est importante, alors quelles différences ?

Quand les industries ferment parce que l’activité n’est plus économiquement viable, elles doivent laisser place à des entreprises plus innovantes, et c’est ce qu’il ne se fait pas en France.
Le pire est que nous le savons ! Déjà en 2007, les deux candidats parlaient d’une capacité supplémentaire d’1.5 millions d’emplois au sein des PME. Si l’Allemagne est à prendre en exemple, c’est pour sa politique d’aide aux petites entreprises dans les domaines des biens d’équipements, des technologies du futur, celles qui permettent d’innover.

C’est ainsi que s’est développée depuis plus de dix ans une activité importante dans les PME et PMI qui travaillent dans les énergies renouvelables (pompes à chaleur, photovoltaïque, etc..).
Couplé à un système de portage, sorte de super sous-traitance, l’esprit d’entreprise s’est fortement développé.

Lorsqu’un pays développe une économie aux marchés porteurs, en faisant de l’innovation industrielle un enjeu, cela se traduit par des ventes. C’est ainsi que l’Allemagne est devenue le plus important exportateur du monde. Sa balance commerciale est positive, quand celle de la France est négative depuis quelques années déjà .

Nous faisons là le constat que la France ne produit plus de produits qui se vendent.

Si tout n’est pas comparable avec l’Allemagne, le coût du travail, le temps de travail et son organisation, peuvent être rapprochés car quasiment identique. Ceux qui prétendent le contraire à droite ne prennent pas leurs responsabilités.

Il est encore temps de changer.

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