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LE SABRE ET LE GOUPILLON

  Un homme politique doit toujours faire attention à ce qu'il dit. C'est un pédagogue qui s'adresse, au niveau national, à des millions de personnes. La métaphore est chez lui, pour se faire comprendre. Son choix est délicat, périlleux. L'actualité nous en donne deux exemples :

 

Nicolas Sarkozy n'est pas professeur d'histoire mais président de la République, qu'il ne fait pas un cours mais lance un message, qu'il ne s'adresse pas à une classe mais à un peuple. L'image des "racines chrétiennes", je la récuse, elle est à l'évidence dangereuse, même si on la croit inoffensive. Pourquoi ? Parce que les "racines" renvoient au passé, alors que la République, normalement, se préoccupe de l'avenir.

Surtout parce que "les" racines nous divisent, alors que la République souligne ce qui nous rassemble. Chrétiens ou musulmans, athées ou croyants, droite ou gauche, nous nous reconnaissons tous dans la formule républicaine "liberté-égalité-fraternité". C'est cela, et rien que cela, qu'un président de la République, parce qu'il est président de la République, doit célébrer. La démocratie est un cadre avec des principes et des lois, pas un arbre avec des branches et des racines.

Seconde métaphore du jour, si malheureuse qu'elle s'est retournée contre elle-même : le "bouclier" fiscal, dont François Fillon a annoncé la fin, avouant ainsi un échec gouvernemental, puisque le fameux "bouclier" était une mesure-phare de la campagne électorale de 2 007 de Nicolas Sarkozy. L'image était pourtant juste, tellement juste qu'elle a provoqué de nombreuses réticences et protestations.

De quoi s'agit-il ? De protéger les gros contribuables, en stoppant la progressivité de l'impôt sur le revenu quand la taxation est trop forte, "confiscatoire" disent ceux qui se posent en victimes. Le vocabulaire est riche de mots pour travestir la réalité ! Ce "bouclier" portait si bien son nom qu'il se condamnait à disparaître, tellement l'image était criante de vérité : défendre les plus riches, les soustraire à l'imposition fiscale à son plus haut niveau.

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