Les primaires socialistes, je n'y étais pas franchement pour au début. Je pensais que le gagnant serait le mieux placé dans les sondages pour gagner les élections , et ,que les primaires ne pourront pas donner lieu à un débat de qualité, parce qu'elles seront parasytées par des phénomènes extérieurs liés aux médias ou aux sondages.
Pour autant, maintenant qu'elles sont lancées, que le calendrier a été décidé, nous les socialistes doivont aller au bout de leur processus. L'interrompre maintenant serait catastrophique, non seulement pour le PS, mais pour toute la gauche.
Il est choquant de voir que les mêmes qui hier plébiscitaient les primaires, les rejettent aujourd'hui parce qu'il y a un sondage alarmant. Faut-il leur rappeler à ceux là que la constance en politique est une arme, non une faiblesse, que la présidentielle n'est que dans 14 mois, et donc que tout sondage effectué aujourd'hui est caduc et non-avenu ? Relancer le débat sur les primaires donne une image d'un parti nombriliste, occupé à ces petites affaires, complètement coupé des vraies préoccupations des Français.
Martine Aubry a raison. Le PS a tout a gagné à aller jusqu'au bout. Certes il faut passer les quelques mois qui restent jusqu'au dépôt final des candidatures. Mois qui seront longs et au cours desquels l'opposition apparaîtra comme à son habitude, apathique et impuissante. Mais, encore une fois, nous sommes loin de la présidentielle. A partir de juillet tout change, car les débats entre les challengers vont focaliser les médias, là où aujourd'hui ils n'ont d'yeux que pour la fille Le Pen, seule candidate déjà en campagne. Le PS a tout intérêt à ce qu'il s'agisse d'une vraie campagne, que les jeux ne soient pas faits à l'avance, qu'il y ait plusieurs candidats crédibles.
En octobre auront lieu les fameuses primaires, lesquelles si tout se passe comme prévu, mobiliseront des milliers de Français. Je prends les paris qu'à ce moment-là, le vainqueur, quel qu'il soit, en sortira renforcé, et qu'il ne sera pas à 20 % dans les sondages, mais bien au-delà. A partir de ce moment là, la campagne électorale peut commencer, et elle sera différente, parce que le candidat socialiste sera obligé de s'appuyer sur notre projet , et la fille Le Pen, ne pourra plus être considérée comme la seule opposante.