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LE MARCHE GRIS

 Le marché « gris » vous connaissez ? 

Importer une bouteille de Coca-Cola peut s'avérer moins cher que d'acheter une bouteille fabriquée en France.
Importer une bouteille de Coca-Cola peut s'avérer moins cher que d'acheter une bouteille fabriquée en France.Crédits photo

       

Des enseignes arrivent à vendre moins cher en France des bouteilles de Coca-Cola ou de Perrier qu'elles achètent à l'étranger.

Distributeurs et grossistes parlent pudiquement de « marché gris ». Les industriels, eux, préfèrent l'expression « marché parallèle ». Le principe est simple : un grossiste ou un détaillant français trouve à l'étranger un produit identique à celui qu'il vend habituellement, en court-circuitant ses fournisseurs habituels.

Importer une bouteille de Coca-Cola du Vietnam peut ainsi être moins cher pour un distributeur que d'acheter une bouteille fabriquée en France. Plus surprenant encore, faire venir d'Allemagne une bouteille de Perrier (groupe Nestlé), produite à Ver­gèze peut être moins coûteux que l'acheter en France. Autrement dit, après avoir traversé deux fois l'Hexagone, subi diverses taxes, et être passée entre les mains d'un intermédiaire supplémentaire, l'eau gazeuse peut s'avérer moins cher après un tour d'Europe que lorsqu'elle n'a pas quitté le territoire national.

Ce genre de cas, s'ils ne sont pas fréquents, les grossistes ne manquent pas d'en profiter quand l'occasion se présente. « J'ai été démarché l'an dernier par une société d'import-export, témoigne un grossiste de Rhône-Alpes. Ses tarifs étaient plus attractifs que ceux proposés en France. J'ai effectué quelques commandes, puis Nestlé Waters a rééquilibré ses tarifs. Alors, je me suis réapprovisionné par la voie classique. »

Tolérée dans une certaine mesure, car elle permet d'écouler certains stocks invendus, ce ­genre d'infiltration n'est guère du goût des industriels. Pour le fabricant, laisser entrer trop de marchandises par le biais du marché paral­lèle revient à casser le marché intérieur. « Pour les eaux, le phénomène reste limité, car c'est un produit à faible marge, tem­père Marc Kleniewski, directeur chargé de l'international chez Nestlé Waters. De plus, en Europe, nous veillons à un équilibre des prix. Ce qui compte pour nous, c'est le prix final en magasin et l'information du consommateur par la qualité de l'étiquetage. »

Dans la discrétion

 

Coca-Cola, dont le système de vente est organisé par pays, voit les choses différemment. Récemment, le groupe a été alerté par un consommateur qu'un magasin Intermarché d'Avignon vendait des bouteilles dont l'étiquette indiquait, en anglais, qu'elles étaient réservées au marché vietnamien. Coca-Cola a saisi les services de la répression des fraudes. Ce Coca-Cola asiatique était vendu en promotion à 1,17 euro la bouteille contre 1,32 euro pour la bouteille sortie dans une des cinq usines françaises du groupe. Rien ou presque ne distingue les deux sodas, même si son emballage et son goût sont légèrement différents.

Produit à faible marge, le Coca-Cola sert de produit d'appel en rayon. « Le client paye son Coca-Cola moins cher, c'est ça l'essentiel, argumente le supermarché vauclusien. Il s'agit bien de Coca-Cola. Il n'y a pas contrefaçon. C'est tout ce qui compte. » Le produit vietnamien étant réétiqueté en français, y a-t-il dès lors tromperie sur la marchandise ? La répression des fraudes mène à présent l'enquête auprès de l'importateur basé dans les Alpes-Maritimes.

Le directeur d'une société d'import-export ibérique, qui souhaite cependant conserver l'anonymat, a son avis sur la question. « Notre intérêt est de vendre une marchandise irréprochable, explique-t-il. Nous fonctionnons par coups, et dans la discrétion. Si une erreur d'étiquetage est commise, nous perdons notre client. » Ainsi, pour les alcools importés en France, le logo « interdit aux femmes enceintes » doit obligatoirement être apposé, tout comme la composition du produit doit être énumérée en français.

Loin de concerner les seules boissons, le marché gris se développe dans tous les rayons des grands magasins. Parfaitement légal, dans la mesure où il respecte les règles du commerce, de l'hygiène et de l'information aux consommateurs, le marché parallèle connaît un souffle nouveau en temps de crise. Considéré par les uns comme une concurrence déloyale, pour d'autres, il ne fait que stimuler un marché qui, depuis plusieurs mois, tourne au ralenti.

Commentaires

  • Pour engraisser les actionnaires ces enseignes favorisent le chômage en FRANCE et participent à la pollution de la planète de part les tonnes de fuel lourd utilisées pour transporter ces produits.

    Mais il y a UNE SOLUTION:

    INSTITUER une TAXE ÉCOLOGIQUE sur les importations en fonction de la distance parcourue par le produits .

    Ceci serait applicable à tous les produits manufacturés produits ou capables d'etre produits en FRANCE, aux produits alimentaires (hors produits exotiques, pour ceux ci la taxe serait nulle pour les productions proches de la FRANCE et progressives pour les autres.

    Cette taxe devra être dissuasive afin d'inciter la reprise des productions françaises (habillement, solaire, électroménager...)

    Cette taxe favorisera les productions locales (ras le bol du mouton du Nelle Zélande, du concentré de tomate chinois...)

    Une taxe de 50% pour une distance de 20000 Km, 25% pour 10000 KM me parait juste et tant pis si cette merde qu'est l'OMC n'est pas d'accord.

    Il en va de la situation sociale de la FRANCE.

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