OUI IL FAUDRA CHANGER CERTAINS HAUTS FONCTIONNAIRES
Nicolas Sarkozy a dérapé contre François Hollande, jeudi après-midi, en parlant “d’épuration de tous les fonctionnaires, de tous les magistrats qui ne penseraient pas” comme lui.
L’accusation était grossière à cause du terme employé, “épuration”. Tout le monde l’a relevé. A l’UMP, on en a eu la gueule de bois toute la journée de vendredi. Nicolas Sarkozy ferait mieux de souvenir de ces propres actes. Un ouvrage titré “Sarko m’a tueR” relatait le sort de 27 personnes professionnellement brisées par le Monarque depuis 2002.
Mais sur le fond, est-il anormal de remplacer celles et ceux des hauts-fonctionnaires qui n’acceptent pas une nouvelle politique ?
Deux écoles s’affrontent et je suis partagé.
J’ai critiqué chroniqué et critiqué, 5 années durant, le remplacement souvent brutal de hauts-fonctionnaires “visibles”, comme ces magistrats virés par Rachida Dati, ces préfets virés illico-presto par Sarkozy, ses nominations en tous genres au coeur de l’appareil d’Etat, en particulier dans la police, le renseignement ou la justice.
Aux Etats-Unis, c’est une pratique bien établie que de changer des milliers de responsables de l’administration fédérale dès qu’un président change.
En fait, ce n’est pas tant le remplacement en soi qui pose question. La vraie question est de savoir par qui on remplace celui qu’on déplace.
Enfin, il convient de bien distinguer de ces mouvements la question du pantouflage dans le privé (autre scandale de Sarkofrance) ou la nomination des patrons de l’audiovisuel public par l’exécutif lui-même.