La tuerie de l'école maternelle et primaire de la petite ville de Newtown aux USA est un fait divers tellement fort, tellement énorme qu'il a évidemment toute sa place en une de tous les journaux de tous les médias. Le problème vient de ce que tous ou presque traitent l'évènement de la même façon, c'est à dire quasi uniquement sous l'angle émotionnel et sensationnaliste. Tous les journaux télévisés ouvrent sur des témoignages d'enfants, sur des visages en pleurs, ou pire encore sur les larmes d'Obama. En quoi cela est-ce une information ? Parce que l'objectif de la presse est quand même en premier lieu d'informer, ou du moins de nous amener à réfléchir sur les évènements.
Et dans le cas présent, des questionnements il y en a pléthore. En tout premier lieu, pourquoi 12 ans après la fusillade Columbine y a-t-il toujours plus d'armes qui circulent librement aux Etats-Unis ? Qui fait pression pour que la loi ne change pas ? Pourquoi ? Mais comme l'avait si bien expliqué Michael Moore dons son excellent film "Bowling for Columbine", la libre circulation des armes ne peut-être la seule explication de tant de violence. D'autres pays ont aussi une législation laxiste dans ce domaine et ne connaissent pas les mêmes phénomènes de tueries de masse. Alors pourquoi la société américaine est-elle aussi violente ?
Voilà bien un certain nombre de questions qui mériteraient qu'on s'y attarde. Cela permettrait certainement à une partie de la population de dépasser le stade de l'émotion, dépassement nécessaire pour pouvoir se mobiliser et trouver des solutions adaptées. Seulement vous saurez tout sur le passé du tueur, son profil, son passé, tout ! Mais rien ne vous sera expliqué sur ce qui permettrait d'éviter de telles actions dans le futur.
Informer, comprendre, c'est pourtant la mission de base de la presse. Parce qu'elle ne fait pas son travail essentiel dans toute démocratie, parce qu'elle a renoncé à éduquer les populations, ce sont toutes les démocraties qui sont en danger. On ne peut comprendre l'arrivée au pouvoir de gens comme Berlusconi, Bush ou Sarkozy, la montée des populismes un peu partout en Europe, ou encore l'absence de réaction sociale face aux renoncements des sociaux démocrates, sans voir que la raison première vient de l'ineptie de la presse