Reims fut la ville d’un congrès douloureux. Jeudi dernier, la cité des sacres fut incontestablement celle d’une unité réaffirmée autour d’un François Hollande qui s’est gardé de tout triomphalisme. L’homme est venu porter le bilan de la Gauche, contrairement à un adversaire plus enclin, selon lui, à « afficher ses états d’âme, plutôt que ses états de services ». Il est vrai qu’en cette soirée du 8 mars, précédé par Adeline Hazan et Martine Aubry, le candidat socialiste a rendu un hommage appuyé à toutes celles qui ont milité en faveur des droits des femmes : d’Olympe de Gouge à Louise Michel, d’Yvette Roudy à Edith Cresson, d’Elisabeth Guigou à Ségolène Royal en passant par Simone Veil, dont le nom et le combat furent, également, chaleureusement applaudis. Sans oublier toutes les femmes, « caissières de la grande distribution », « ouvrières, premières à êtres licenciées, condamnées au temps partiel », ou encore qui « luttent pour sauver leur emploi à Lejaby ».
(Photos Stéphane BIZEAU)
Dans un palais des sports où avaient pris place plus de quatre milles personnes , François Hollande a ainsi livré sa vision d’un féminisme moderne « levier pour l’émancipation et la transformation de la société », indissociable en tout cas de la République, historiquement associé aux conquêtes de la Gauche et, après le 6 mai, en cas de victoire, synonyme d’égalité. Face à une Droite accusée d’avoir « interrompu l’Histoire et rompu le fil », il rappela que le « combat féministe est d’abord un combat social ».
D’où sa décision de nommer un Gouvernement paritaire comme l’ensemble des grandes instances constitutionnelles, de recréer un Ministère des Droits de la femme et de donner une année aux entreprises pour respecter l’égalité salariale entre femmes et hommes. Remise en cause par le Président sortant qui selon François Hollande en arrive à même oublier la loi, « la contraception anonyme et gratuite des mineures sera non seulement appliquée, mais, sous conditions de ressources, élargie aux jeunes femmes de 18 à 25 ans ».
De féminisme, il en fut encore question lorsque sont abordées les violences faites aux femmes, les questions de garde d’enfant, l’augmentation du nombre de places dans les crèches et les écoles maternelles, mais également l’ouverture dans chaque centre hospitalier d’un service où l’IVG sera remboursé à 100 %. Enfin, dans cette ville conquise à la Droite par une femme, le leader socialiste prôna évidemment la parité pour l’ensemble des partis politiques. Bref à Reims, il a fait rimer féminisme et République, égalité et modernité.