Le Canard enchaîné de ce mercredi nous prête des propos de l’acteur Gérard Depardieu, le nouveau soutien people du candidat sortant :
«A chaque fois que j’ai demandé quelque chose à Sarko, il a répondu présent. Quand j’ai eu récemment des problèmes avec l’une de mes affaires à l’étranger, il s’est mis en quatre et m’a réglé le problème tout de suite. Son conseiller diplomatique m’a même appelé, il a été très gentil avec moi. […] Lorsque je l’appelle, il me rappelle dans le quart d’heure. Lui, c’est le président de la République; moi je ne suis qu’un acteur, et il me rappelle tout de suite. C’est extraordinaire. […] J’aurais perdu beaucoup d’argent s’il ne m’avait pas aidé pour ce problème. Tout ce qu’il me demandera, je le ferai.»
Ces propos s’ils sont vrais entrent profondément en résonance avec la force du verbe de François Mitterrand dans son discours du Congrés d'Epinay le 13 juin 1971 çi-dessous
"Le véritable ennemi, j'allai dire le seul, parce que tout passe par chez lui, le véritable ennemi si l'on est bien sur le terrain de la rupture initiale, des structures économiques, c'est celui qui tient les clefs... c'est celui qui est installé sur ce terrain là, c'est celui qu'il faut déloger... c'est le Monopole ! terme extensif... pour signifier toutes les puissances de l'argent, l'argent qui corrompt, l'argent qui achète, l'argent qui écrase, l'argent qui tue, l'argent qui ruine, et l'argent qui pourrit jusqu'à la conscience des hommes !"
Les propos que l’on prête à celui qui a incarné Jean Valjean, qui est descendu dans les tréfonds de la misère de Germinal, mettent en évidence la fracture entre la France de Nicolas Sarkozy et celle de François Hollande : « mon adversaire n’a pas de visage (…) mon adversaire, c’est le monde de la finance« a-t-il prononcè au Bourget.
Gérard Depardieu, c’est aujourd’hui cette France arrogante, qui étale sa richesse, éponge ses erreurs financières par des coups de fil, revendique le pouvoir pour mieux continuer son business et au nom de l’argent se sent obligée de passer les plats, de courber la tête et de lécher les pieds!
Cette France-là, elle pue le déclin! Elle pue l’avilissement par l’argent! Elle pue la corruption de l’esprit révolutionnaire porté par les Lumières! Elle pue le retour des privilèges pour une caste qui se considère comme propriétaire des institutions, du produit de nos impôts et de nos libertés!
Au nom de l’argent (préservé), on nous vend comme un soutien culturel ce qui n’est que la pauvre reconnaissance d’un valet obligé par son maître. Trois romans de choix chez Zola pour incarner cette conversion : Son Excellence Eugène Rougon, La Curée et La débâcle.
C’est de cette France qui protège ses petits intérêts, qui s’arrange, qui biaise, qui se gave, qui spécule qui pourrit mais ne veut jamais perdre, c’est de cette France-là dont nous ne voulons plus. Finalement, il fallait un acteur pour incarner les propos de François Hollande sur cet « adversaire sans visage », le rôle est parfaitement joué!