Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

LES GRANDS BUTEURS DU STADE DE REIMS

REIMS (Marne) Renard ou déménageur de surface, avaleur d’espaces ou fin dribbleur, longiligne ou râblé, tireur puissant ou en finesse, le buteur, dernier maillon scintillant de la chaîne collective,est un joueur à part, un personnage décalé.

À l’heure où le Stade de Reims 2012 se trouve dans l’ascenseur si longtemps attendu en direction du paradis de la Ligue 1, nous vous présentons ces extraordinaires finisseurs qui ont écrit les plus belles pages de la glorieuse histoire des Rouge et Blanc. De Perpère à Fauré en passant par les « monstrueux » Kopa, Fontaine, Piantoni, Vincent et Bianchi, voici un condensé de plus de 80 ans d’histoire de ceux qui avaient pour seul plaisir de faire trembler les filets adverses.

Années trente : Les premières vedettes

Lucien PERPÈRE (1931-1943, DH Nord-Est, D2, championnat de guerre). Joueur-journaliste (il était correspondant à l’Éclaireur de l’Est, ancêtre de l’Union), Lucien Perpère est le premier grand buteur de l’histoire du Stade de Reims. Champion de France amateur en 1935, il le sera à nouveau en 1942. Même si aucun titre des championnats dits « de guerre » ne sera jamais officiellement décerné par la Fédération Française.… Et aussi : Fauchart (1931-1938, 45 buts), Garabedian (1933-1935, DH puis 1939-1940, championnat de guerre, 37 buts), Kalmar (1937-1938, 27 buts), Chloupek (1938-1939, 19 buts), Albert Batteux (1937-1939, D2, puis 1942-1952, championnat de guerre, D1, 52 buts).

Années quarante et cinquante : Que de talents…

Pierre SINIBALDI (1944-1953, D1). Premier Stadiste sélectionné en équipe de France A (contre l’Angleterre en 1947), cet attaquant de haute stature était un formidable joueur de tête. Alimenté par de vrais ailiers (Flamion, Meano, Bini…), le Corse inscrit plus de 20 buts en moyenne entre 1944 et 1950.
Pierre FLAMION (1943-1950, D1). En compagnie de Roger Marche, il forme un côté gauche issu du club de Mohon. Seulement, si Marche mérite son surnom de « Sanglier des Ardennes » par sa détermination infaillible et son goût du duel, Flamion se singularise par des qualités techniques, une vivacité et une clairvoyance qui en feront assez rapidement un international.
Abraham APPEL (1949-1954, D1). Après six mois d’adaptation, ce Hollandais au style fruste conquiert Delaune. La force du grand « Bram », c’est d’aller droit au but. Il connaîtra, en tant que buteur, ses années les plus prolifiques à partir de l’arrivée de Raymond Kopa.
Francis MEANO (1949-1953, D1). Arrivé d’Aix-en-Provence, il explose dès son arrivée en Champagne. International trois mois seulement après ses débuts en D1, il mettra du temps à digérer cette gloire subite. Petit format, pur gaucher, il réalise sa saison la plus complète à l’occasion de la conquête du titre 1952-1953. Il est même le grand artisan de la victoire en Coupe Latine au Portugal (contre Valence et le Milan AC). Quelques jours avant de disparaître dans un accident de la route mortel entre Witry-lès-Reims et Isles-sur-Suippe…
Raymond KOPA (1951-1967, D1, D2). Le plus illustre footballeur qu’ait connu le Stade de Reims était-il un pur attaquant ? Plutôt un chef d’orchestre, un préparateur de buts. Mais à l’occasion, il savait lui aussi se muer en réalisateur (13 buts en 1952-1953, 11 en 1953-1954). D’autant qu’Albert Batteux, conscient de ses qualités de dribbleur efficace pour le collectif, l’utilise peu à peu à la pointe de son attaque au lieu de limiter son influence sur un côté. « Bébert » le menace même de le retirer de l’équipe s’il s’abstient d’utiliser cette arme. Il faut dire que ses crochets courts et ses changements de direction produisent un effet dévastateur en brisant les reins de l’équipe adverse. Cela lui vaudra malheureusement de devenir la cible privilégiée de quelques matraqueurs. Car neutraliser Kopa, c’est neutraliser Reims…
Léon GLOVACKI (1952-1957, 1960-1962, D1). Transféré de Troyes à Reims durant l’été 1952, Léon Glovacki va se trouver d’entrée de grandes affinités techniques avec Kopa. Donnant l’impression de ne jamais forcer grâce à une grande souplesse de geste et une technique accomplie, le sympathique Léon sera le premier à souffrir du départ de son alter ego vers l’Espagne en 1956. Mais Kopa, qui n’aura jamais oublié la subtilité technique et la qualité de passe en profondeur de son ami « Ch’ti », sera à l’origine de son retour en Champagne durant l’intersaison 1960-1961.
René BLIARD (1954-1959, D1). Né à Dizy, il fut l’un des rares Marnais à réaliser une grande carrière au Stade. Il succéda à Appel dans un style tout à fait différent. Sans rechercher le contact mais avec une grande adresse et beaucoup de lucidité dans la zone de vérité. Pressenti pour occuper le poste d’avant-centre pour la Coupe du monde 1958, une blessure le priva du voyage en Suède. C’est son coéquipier Just Fontaine qui en fut le grand bénéficiaire.
Just FONTAINE (1957-1962, D1). Jusqu’où serait allé Justo si un tacle sauvage du Sochalien Sekou n’avait pas brisé sa carrière (fracture tibia-péroné) en mars 1960 ? Arrivé en 1956, en provenance de Nice, il inscrit 30 buts lors de sa première saison en rouge et blanc. Il fera encore mieux la suivante (34, meilleur total d’un buteur rémois en championnat de D1 ; performance égalée par Bianchi en 1975-1976). Sa campagne de Suède et son titre de meilleur buteur sur un tournoi mondial (13 buts) lui octroient une reconnaissance internationale.
Jean VINCENT (1956-1964, D1). Les dirigeants rémois profitent de la chute de Lille en D2 à l’issue de la saison 1955-1956 ainsi que de la manne financière rapportée par le transfert de Kopa au Real Madrid pour engager un international déjà consacré : Jean Vincent. Perdant de sa vitesse de course au fil des ans, Vincent abandonnera son poste d’ailier gauche pour terminer en milieu de terrain. Son intelligence, ses dribbles et un tir sec lui valant d’être retenu à 46 reprises en équipe de France.
Roger PIANTONI (1957-1964, D1). Roger Piantoni, c’est un surnom « bout d’chou » et un talent, l’un des plus purs qu’ait connu la France. Le meilleur pied gauche de l’histoire du foot hexagonal, sans l’ombre d’un doute. Vif, bien planté au sol, rapide, il prend la succession de Kopa dans l’expression d’un style de jeu « à la rémoise ».… Et aussi : Petitfils (1940-1951, championnat de guerre, D1, 66 buts), Szego (1941-1945, championnat de guerre, 20 buts), Vastag (1943-1944, championnat de guerre, 20 buts), Bini (1947-1950, D1), Templin (1950-1956, D1, 32 buts).

[DIAPORAMA]

 

Années soixante et soixante-dix : Des scoreurs venus d’ailleurs

Hassan AKESBI (1961-1963 puis 1964-1965, D1 et D2). Né au Maroc, Akesbi aura réalisé l’essentiel de sa carrière du côté de Nîmes où ses qualités de vitesse en font un redoutable finisseur. Il prend la succession de Fontaine au sein d’un groupe vieillissant pour gagner enfin le titre manquant à son palmarès (championnat 1961-1962).
Jean-Claude BLANCHARD (1965-1968, D2, D1, puis 1970 1972, D1). Vitesse de course et puissante frappe de balle sont ses atouts. Il inscrit 31 buts durant la saison 1967-1968 (meilleur total stadiste en D2). Après un passage à Bastia, il revient au moment où le club retrouve la D1 mais sans parvenir à s’imposer.
Louis BOURGEOIS (1964-1969, D2, D1). Encore un Nordiste à la pointe de l’attaque rémoise. Grand et puissant, Bourgeois arriva en 1964. En 1966, il participa activement à la montée en D1 mais ce fut un passage éclair. Sa quinzaine de buts par saison ne suffirent pas à ramener le Stade au plus haut niveau national.
Alain RICHARD (1967-1976, D2, D1). Ailier droit de formation, Richard a été un brillant inconstant, il fut le dernier Stadiste (après Jodar) convoqué en équipe de France au début de l’ère Hidalgo mais sans jamais décrocher une cape.
Delio ONNIS (1971-1973, D1). Arrivé au Stade en septembre 1971, il marqua lors de son premier match, à Nantes. Onnis se singularisa d’entrée par cet opportunisme et ce sens du but qui en firent le meilleur « renard de surface » de l’histoire du championnat de France (299 buts). Pas très rapide, pas réputé pour posséder une technique largement au-dessus de la moyenne, il pouvait passer inaperçu pendant 89 minutes. À la 90e, il surgissait pour marquer. Les supporters rémois se montrèrent tout de même inquiets quand les dirigeants exprimèrent leur volonté de libérer l’Italo-Argentin qui venait d’inscrire 39 buts en une saison et demie…
Carlos BIANCHI (1973-1977, D1). Le successeur d’Onnis fut Bianchi. Cet international argentin qui avait affronté l’équipe de France en 1971 était l’icône de son club, Velez Sarsfield. Convoité, entre autres, par l’Atletico Madrid, c’est pourtant au Stade qu’El Goleador atterrit grâce au sens de la négociation de Robert Marion. Reims n’allait jamais regretter la venue de cet immense buteur, capable de réaliser un sextuplé contre le PSG en août 1974 (victoire 6-1) et de cumuler 107 buts en 4 ans, en dépit d’une grave blessure à la jambe occasionnée par le Barcelonais Gallego lors d’un match amical à Paris en octobre 1974. Rusé comme un renard, ses réalisations du… poing sont restés en travers de la gorge de quelques défenseurs adverses. Son incroyable « come-back » dans la Cité des Sacres durant l’été 1984 fera long feu : si Delaune ne retrouva pas le buteur, il découvrit un entraîneur hors normes.
Santiago SANTAMARIA (1974-1979, D1). Reims, en pleine « argentinisation » depuis l’arrivée de César Laraignée en 1972, continue d’exploiter ce filon doré en faisant venir Santiago Santamaria en fin d’été 1974. Son surnom, « El Cucurucho » (le pain de glace) annonce en fait qu’il demeurera tout aussi insaisissable pour ses partenaires que pour ses adversaires.
… Et aussi : Gaidoz (1964-1967, D2, D1, 22 buts), Grochulski (1965-1966, D2, 17 buts), Kuzowski (1969-1971, D2, D1, 19 buts), Bernard Lech (1971-1975, D1, 24 buts), Galic (1970-1972, D1, 17 buts), Vergnes (1975-1976, D1, 11 buts), Costes (1977-1978, D1, 13 buts), Polaniok (1977-1980, D1, D2, 21 buts).


Années quatre-vingt et quatre-vingt-dix : Des buteurs en échelon inférieur

Jean-Pierre BERTOLINO (1978-1987, D1, D2, puis 1993-1995, DH, Nationale 3). Pas le plus rapide des ailiers droits, il compensait par sa puissance et son coup de rein. Son adresse face au but et sa facilité à prendre les espaces en firent un buteur redouté en D2. Pur Rémois, « Berto » revint en fin de carrière, en compagnie d’Abreu et des frères Giannetta (Tony et Rosario), donner un coup de main à son club, au plus bas en Division d’Honneur. Son dernier but, inscrit lors d’un match retour de barrage, fut insuffisant pour accrocher la montée en Nationale 2.
François CALDERARO (1983-1990, D2). Autre Rémois pur jus, c’est finalement avec Metz puis le Paris SG qu’il vivra quelques beaux jours en D1. « Caldé » est un attaquant de surface. Il possède le flair du buteur. Carlos Bianchi, son entraîneur entre 1985 et 1988, n’est pas le dernier à lui enseigner les petits trucs qui font la différence.
Ivo BASAY (1987-1990, D2). Basay, c’est l’eau et le feu. Capable de rendre fou ses adversaires par ses dribbles et sa technique sud-américaine, il peut aussi disjoncter sans prévenir. Devenu chouchou de Delaune qu’il enthousiasme par la fantaisie de sa palette technique, il ne connaîtra jamais la D1 alors que son talent le méritait. En contact avec le Marseille de Tapie en 1989, le petit Chilien (le second à porter les couleurs du Stade après Fernando Riera en… 1951) sera victime du « refus » d’un certain JPP.
Joël GERMAIN (1996-1998, CFA2). Quand il s’engage en fin d’année 1996, Reims fait du surplace en Nationale 3 (qui devient CFA2) depuis deux longues années. Le retard accumulé depuis le début de saison 1996-1997 ne sera pas comblé mais Germain apporte ce qu’il manquait devant : un physique de déménageur et un jeu de tête dévastateur. Transfigurée, l’attaque stadiste inscrira 136 buts au cours de ses 43 participations en championnat (avec une seule défaite à la clé).
… Et aussi : Tlemçani (1979-1982, D2, 30 buts), Charbonnier (1979-1984, 35 buts, D2), Kiefer (1982-1984, D2, 21 buts), François (1987-1991, D2, D3, puis 2000-2004, National, D2, 33 buts), Tholot (1990-1991, 14 buts), Varela-Martins (1996-1999, CFA2, 31 buts), Jacquesson (1999-2000, National, 18 buts).

 

Années deux mille : Fauré, l’héritier…

Cédric LIABEUF (2001-2003, National, D2, 20 buts). Petit ailier (gauche) de poche, Liabeuf est découvert à Romorantin où il forme un duo explosif avec Bertrand Tchami. Son adaptation à Reims est rapide et ses centres et ses services régalent vite ses partenaires. Le retour dans ce qui est désormais la Ligue 2 est au bout. Malheureusement, le club ne connaît pas la même réussite. Ce qui n’empêche pas Cédric de réaliser une saison pleine au plan personnel avec 12 buts.
Amara DIANÉ (2003-2005, National, L2, 27 buts).
Sébastien HEITZMANN (2001-2002, National, puis 2005-2006, L2, 18 buts).
Cédric FAURÉ (2006-2009, L2, puis retour en 2010, National, L2).

Et aussi : DOSSEVI (2003-2005, National, L2, 13 buts), FÉRET (2005-2008, 17 buts), KERMORGANT (2007-2009, 13 buts), TOUDIC (2010-2011, L2, 16 buts), GHILAS (2011-2012, L2).

 

 

Gérard KANCEL (avec Hervé Musset)

Les commentaires sont fermés.