Lors du JT de 13h du 20 juin, sur TF1, Jean-Pierre Pernaut, son indéboulonnable présentateur depuis 25 ans, a tenu des propos particulièrement surprenants – c’est le moins que l’on puisse dire ! – pour un journaliste qui se respecte :
"Il ne fait pas bon être hostile au mariage homosexuel. Un opposant qui manifestait lors du passage de François Hollande sur M6, dimanche soir, a été condamné à deux mois de prison ferme. C’est une première en France. Et Frigide Barjot, vous savez leader de ce mouvement, est expulsée du logement de la ville de Paris qu’elle louait depuis une trentaine d’années. Tiens donc !"
Une faute déontologique
Il ne semble faire aucun doute qu’il n’est pas favorable au mariage pour tous. Si c’est loin d’être une surprise, c’est son droit.
Pas besoin de décodeur pour comprendre ce que Jean-Pierre Pernaut a voulu dire : les deux affaires sont liées. Il s’agit d’un coup monté du gouvernement. Les pacifiques anti-mariage gay sont harcelés, victimes de répression. Un discours déjà trop souvent entendu et qui ne cesse de prendre de plus en plus d’écho depuis quelques semaines. Et ce n’est pas prêt de s’arrêter…
Une indignation sélective
"En France, il ne fait pas bon être hostile au mariage homosexuel"… Quel dédain, quel mépris ! Et depuis quelques mois, il fait bon être homosexuel en France, peut-être ? Wilfred de Bruijn, sauvagement agressé en raison de son orientation sexuelle, pourrait apporter une réponse assez convaincante à Jean-Pierre Pernaut, photo à l’appui.
Revenons sur la condamnation de ce Nicolas je rappelle l'affaire au cas où vous débarquiez : Nicolas B. a été condamné à deux mois de prison pour avoir participé à une manifestation interdite et s'être rebellé face à notre sympathique maréchaussée de notre beau pays suite à ses conneries sur la voie publique en marge de l' intervention de François Hollande sur M6 dimanche dernier .
Il a été condamné pour rébellion face aux forces de l'ordre, manifestation non autorisée et fourniture d'une fausse identité aux forces de l'ordres.
Admettez ! Vous êtes policier, vous êtes chargé de disperser une manifestation non autorisée, le type se rebelle et vous donne une fausse identité. Vous l'arrêtez et vous le conduisez devant un juge, non ? Comparution immédiate. Le juge condamne. Et hop !
Bref ! Nos amis de droite aiment comparer l'histoire de Nicolas, injustement condamné et d'autres affaires où ils jugent les condamnations légères, comme pour les Femen ou les connards du RER B.
Les Femen ? Elles ont montré leurs poitrines à Notre Dame. C'est une faute morale , et, ça me fait plaisir de vivre dans un pays où la justice ne condamne pas les fautes morales. Quant aux délinquants du RER D, c'est de la délinquance ordinaire de mineurs. Je ne connais rien du dossier et je fais confiance dans la justice de mon pays, qui prend ses décisions conformément à tous les textes votés par la droite pendant dix ans.
Je vous invite à lire le billet de Bruno Roger-Petit. à propos de la « droitophobie »et il est parfaitement illustré par les réactions de la droite dans les réseaux sociaux, comme ce tweet de David-Xavier Weiss, secrétaire national de l’UMP : « Il vaut mieux s'appeler Mohammed et attaquer le RER D : pas de prison que de s'appeler Nicolas et manifester contre Hollande: 2 mois ferme. »
Qu’auraient dit ces braves gens s’il s’était agit d’un militant syndicaliste manifestant devant M6 le jour d’une intervention de Nicolas Sarkozy
Cette droite devient folle comme Pernaud !