Une nouvelle fois, l'église catholique est sous les feux de l'actualité pour de nombreux cas de pédophilies chez ses prêtres à travers le monde. Malgré le pardon demandé par Benoît XVI en 2010, il semble qu'il y ait encore beaucoup de travail à faire au Vatican. En effet, si le Vatican a destitué près de 400 prêtres en 2011 et 2012, il semble pourtant que le Vatican garde souvent pour lui les informations qu'il reçoit sur ces membres pédophiles et n'agit qu'une fois la Justice du pays soit saisie.
Résultat, l'ONU via son comité des Nations Unies sur les droits de l'enfant a rendu un rapport à charge assez rude contre le Vatican. Le comité demande par exemple au Saint Siège de présenter à la Justice tous les prêtres dont il a connaissance d'accusation d'actes de pédophilie. Le rapport demande également au Vatican d'ouvrir ses archives pour rendre publiques toutes les affaires de pédophilie dont l'Eglise catholique aurait eu connaissance par le passé, et ce même si ces affaires sont prescrites. Pour l'ONU, le Vatican doit arrêter de couvrir de silence ces actes immondes.
Le rapport est rude et a bien évidemment vexé les représentants du Vatican. Suite à la publication du rapport, le Vatican s'est plaint "d'une tentative d'ingérence dans l'enseignement de l'Eglise sur la dignité de la personne et l'exercice de la liberté religieuse".
Difficile de ne pas s'étonner de la réaction de l'Eglise catholique. Ingérence ? Ce sont eux donc qui parlent d'ingérence ? Ce n'était pas de l'ingérence quand le Pape demanda à des parlementaires catholiques au mois de juin dernier d'"amender et même abroger" les lois contraires à leur conscience et "insuffler un esprit" aux textes de loi.
On se souvient également des nombreux propos de Monseigneur Barbarin qui dénigre le rôle des élus du peuple ("le parlement n'est pas Dieu le Père") ou du cardinal André Vingt-Trois qui demande explicitement aux parlementaires de suivre les idées de l'Eglise plutôt que celles de leurs partis. Dans ces cas, ce n'était pas de l'ingérence non plus ?
On ne parle pas ici de façon d'enseigner l'Eglise catholique ni de façon de pratiquer la foi catholique. On parle de protéger les enfants en respectant la loi terrestre et donc en dénonçant des actes pédophiles aux représentants de cette justice terrestre et non aux représentants de la justice divine. Si le bien de l'enfant est le principal argument des "catholiques en colère" depuis un an ainsi que de la hiérarchie catholique, on ne peut que s'étonner qu'ils n'aient pas le même soucis parmi leur clergé. On ne parle plus juste d'une vision de la famille mais d'une violation des droits de l'enfant. La réaction de l'Eglise catholique face à un constat des Nations Unies donne une mauvaise image bien éloignée de celle de protecteurs de l'enfance dans laquelle ils se drapent ces derniers temps.