Vendredi dernier Jean Leonetti a été réélu sans surprise maire d'Antibes . Mais le vote a été marqué par une incongruité: le candidat frontiste Lionel Tivoli, qui compte cinq élus, n’a obtenu que… quatre suffrages.
Ce dernier ne se présente que pour la forme; le premier magistrat est toujours élu au sein du groupe majoritaire. Et à Antibes, la majorité est écrasante. L'UMP-UDI truste 41 des 49 sièges. L'opposition se partage ceux qui restent: cinq pour Lionel Tivoli (Front national), deux pour Michèle Muratore (Le PS et les Verts), un seul pour Gérard Piel (PCF).
Si Leonetti récupère bien les 41 suffrages de son groupe, Tivoli n'obtient que… quatre voix! Ce qui signifie que lui-même ou l'un de ses colistiers a voté blanc. Simple erreur de manipulation? Chacun semble le penser. Jusqu'à ce que le conseil procède à l'élection des adjoints.
Seul le groupe UMP-UDI propose une liste. Michèle Muratore et son colistier Pierre Aubry déclarent qu'ils ne prendront pas part au scrutin. Nouveau vote. Nouveau dépouillement. Les dix-huit adjoints sont élus avec… 42 suffrages - un de plus que les 41 de la majorité.
Cette voix inattendue ne peut venir que du Front de Gauche ou du Front national.
Faut-il en déduire que, pour la seconde fois, un colistier de Tivoli a marqué un but contre son camp?
Voilà qui promet une opposition d'extrême droite sans doute assez molle. Je ne vais pas m'en plaindre, mais je souligne la contradiction : lorsqu'on est le leader d'une formation politique, qui plus est d'opposition, on ne dispose que d'un seul pouvoir, celui de débattre (puisqu'on n'a pas le pouvoir de décision). Les nombreux électeurs du Front national feraient bien d'y réfléchir : ils ont élu quelqu'un qui n'est manifestement pas en mesure de défendre ses idées ni de contester celles des autres .
Quelqu'un qu'ils ont élu pour rien.