L'histoire de l'humanité est pleine de braves gens, à l'image de Christian Leclerc, qui ne pensent pas à mal, qui appliquent tout simplement les règles et qui se transforment, sans s'en rendre compte, en petits ou en grands salauds. D'où cela vient-il ? De l'époque, du climat, de l'ambiance. Nous vivons actuellement en France une période détestable, où les idées d'extrême droite influencent l'espace public, où un parti ouvertement xénophobe vole de victoire électorale en victoire électorale (les prochaines élections départementales vont être terrifiantes), s'est complètement installé dans l'espace médiatique et dans la tête des gens, y compris des braves gens (qui sont la majorité du pays).
Je n'aime pas employer le mot de "racisme" (même si c'est ça), parce qu'il renvoie à une idéologie, la supériorité d'une race sur toutes les autres (l'affaire de Champlan, c'est quand même ça). Employons donc le mot juste, qui ne diminue d'ailleurs aucunement la gravité des faits : c'est de la "xénophobie", une méfiance, un refus, un rejet de ce qui est étranger. Pendant longtemps, l'étranger, c'était le juif,le polonais l'italien puis l'arabe. Aujourd'hui, c'est le rom qui est montré du doigt. Même quand il s'agit d'un pauvre enfant qui vient de mourir, qui n'y est pour rien, dont la famille vit dans un bidonville. Voilà à quoi un brave homme, premier magistrat de sa commune, a été insensible, en touchant à ce qu'il y a de plus humain dans l'histoire de l'humanité : le droit à une sépulture au plus près des siens.
Heureusement, il y a d'autres braves gens qui comprennent, qui sont sensibles, qui n'ont pas renoncé à leur part d'humanité, qui ne sont pas aveuglés par le discours et la mentalité d'extrême droite. Richard Trinquier, maire UMP de Wissous, à 7 km de Champlan, en fait partie : il accueillera dans le cimetière de sa commune le corps de Maria. Braves gens, ayez à l'esprit ce terrible et édifiant fait divers, à quelques semaines du premier tour des élections départementales.