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Musique

  • ECRIT IL Y A 3 ANS

    Mon vieux Ferrat est mort.

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    Une immense tristesse s'est abattue sur moi hier quand j'ai appris que la mort de Jean Ferrat un an aprés Bashung. Aimer Ferrat, ça fait un peu ringard aujourd'hui. Je lui ai rendu hommage en novembre dernier sur ce blog en faisant référence à sa chanson Ma France qui est pour moi l'hymne à l'identité nationale.Jean Ferrat a compté pour moi, particulièrement dans la formation de ma conscience politique. Et il nous quitte une veille d'élection ! Demain sera encore triste, quels que soient les résultats.

    Ferrat,était le chanteur officiel de mon enfance avec Montand et Gérard Philippe l'acteur de référence,quand on est fils de parents communistes c'était comme celà. Il parait qu'un caractère se forge dans les cinq premières années de l'existence, dont on ne se souvient de presque rien. Il m'en reste, moi, une chanson, "La Montagne", qui passait souvent à la radio de mes parents. Ce n'est pas ma chanson préférée, même si elle est très belle. Mais c'est à peu près tout ce qui me reste de mon enfance.

    Surtout, il y a mon adolescence, et le choc d'entendre des chansons politiques, de gauche, qui faisaient aimer la politique et qui faisaient aimer la gauche. Le fait que certaines de ces chansons aient été censurées (qui se souvient qu' "Un air de liberté" s'en prenait au gentil d'Ormesson ?) et Ferrat déclaré indésirable à la télé d'Etat (inconcevable aujourd'hui !) ne faisaient que renforcer ma sympathie pour le personnage et mon attirance pour ses chansons. En les écoutant en douce pour ne pas afficher mon admiration de social traite au chanteur référence, j'avais un peu l'impression de se livrer à un acte clandestin et contestataire ...

    Aujourd'hui, quand je les écoute à nouveau, je ne peux m'empêcher de me dire que quelques-unes de ces chansons ont politiquement vieilli (je pense en particulier aux "Bruits des bottes", qui m'a tant enchanté quand j'avais quinze ans). Au sommet, je mettrais "Ma France", qui me fait toujours frissonner quand je l'entend. Sans oublier, bien sûr, les chansons de Ferrat qui abordait les questions de société : la vieillesse, les médias, la libération sexuelle (réécoutez "L'amour est cerise", c'est formidable !). Ferrat a même du réussir à faire aimer les chiens avec c'est son magnifique "Oural".

    On a cherché à m'embêter sur l'appartenance communiste de Ferrat, me sachant socialiste. Quelle ignorance ! Ferrat a été l'un des premiers à critiquer le PCF, à prendre ses distances, à une époque où le parti de Georges Marchais faisait 15 à 20%. Sa chanson "Le bilan" contestait le secrétaire général de l'époque, qui avait déclaré que le bilan des régimes soviétiques était "globalement positif". Il fallait oser (et dire ça, et le remettre en question) ! Non, le socialiste que je suis était parfaitement à l'aise dans l'univers politique de Jean Ferrat.

    Et puis, il y a le Ferrat qui nous a fait découvrir et aimer ("nous", ce sont les enfants des classes populaires) Aragon, le symbole de la grande culture, de l'impénétrable et inaccessible poésie. C'est là, pour moi, où il aura été le plus grand, où il aura effectué, dans mon jargon, une tâche d' "éducation populaire". Réécouter,la chanson-poème, qui déclenche en moi une incompréhensible émotion, "Un jour un jour", dont voici le refrain:
    Un jour pourtant, un jour viendra couleur d'orange
    Un jour de palme, un jour de feuillage au front
    Un jour d'épaule nue où les gens s'aimeront
    Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche.

    Je ne saurais dire mieux pour rendre hommage à mon vieux Jean Ferrat.


    Triste début de journée.
     
  • LA GRANDE CATHERINE

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    Le texte date de 2008 mais le talent est intact , à redécouvrir . 

     

  • LE PLUS GRAND

     

     

     

    Je demandais le jour de mes sept ans un disque de Brassens comme cadeau.Ce fut un 45 tours où il y avait le Petit Cheval Blanc mais aussi Le Gorille et Margot .Stuppeur . J’ai ce souvenir rengaine, moi chantant le refrain du Gorille à tue tête et ma Grand mère qui se signait . 

    Je me suis aperçu depuis que je n’en comprenais pas les paroles c’était ainsi à cette époque et le disque fut donner à ma grande cousine Marie Claire.

    Pour l'anniversaire de  sa mort , on nous le sert à la télévision , lundi soir fut l’extase et la redécouverte.

    Il fut le premier. Bien sûr avant il y eut Trenet ou Montant, mais il y a eu Brassens. Après, il y eut Brel et Ferré , Gainsbourg, mais avant il y a eu Brassens. Il y eut aussi Barbara pour laquelle j’ai gardé tendresse et fidélité, elle m’accompagna dans des solitudes ou des adieux, mais il y eut Brassens.

    Je m’aperçus hier soir qu’il m’avait structuré dans ma manière de voir ma vie d’Humain

    L’Auvergnat il m’a fait y croire pour toujours et j’y crois encore, j'en ai peu rencontré dans ma vie un seul peut être il était Ardennais et j’ai cru que c’est ainsi qu’il faut être dans la vie avec l’autre .

    Il a donné la liberté pour toujours, l’impossibilité d’obéir à qui que ce soit, ni de donner des ordres, mais dans une vie ordinaire ça peut avoir des inconvénients.

    J’ai su par lui que la fidélité à soi-même est le plus important, peu importe l’effet qu’on fait sur les autres.

    Alors insensible à la poésie lue sauf Prévert, celle, écoutée, de Brassens m’est naturelle, le vocabulaire en est de tous les jours, les gros mots l’agrémentent et les idées dérangeantes dites par d’autres passent là comme naturelles. Sa musique coule de source et pourtant quand je demandais à quelque joueur de guitare il n’y arrivait pas et m’expliquait que c’est très difficile les accords de Brassens, et pourtant ils coulent comme une rivière tranquille et vive à la fois.

     Jeanne fut son amante, j’ai cru qu’elle n’avait été « que » son amie fidèle, celle qui l’accueillait à chaque besoin de sa vie, une femme de 30 ans de plus que lui, maintenant on trouverait plus normal l’inverse . 

    On le dit anarchiste, mais chacun sait qu’il est avant tout un timide rempli de pudeur, qui n’en fait qu’à sa tête puisqu’il avait décidé qu’il ne travaillerait jamais de sa vie… n’y croyez pas, les textes et les musiques il y a travaillé des années durant pour la plupart.

    Il était fort. Etait-il l’homme parfait ?

  • IL JOUE DU PIANO DEBOUT

     

    keith jarrett

    Pendant le festival de Jazz à Juan je me rends tous les soirs écouter le jazz off ou les " balances " d'avant concert .Samedi je suis allé à la Pinède écouter la répetition du trio Keith Jarrett . 

     Keith Jarrett est apparu samedi en fin d'aprés-midi sur la scène de la pinède Gould de Juan Les Pins vetu d'une vieille chemise bleue et d'un jean . Il était rayonnant souriant. C'est  bon signe.

     Il a rejoint le contrebassiste Gary Peacock et le batteur Jack De Johnette qui avaient échangés leurs instruments juste avant la venue du Maître . Jarrett a tout vécu à Antibes ,la pluie , les incencies , les feux d'artifice et souvent le vent.C'était encore le cas samedi.

    Il en faut plus pour perturber le trio qui pendant prés d'une heure permet au public d'écouter gratuitement, quelques standards joués au fil de l'inspiration du moment. Un spectacle de trés haute qualité .  Jarrett offre une  pause pour les photographes . Jusqu'à ce que son agent estime que les professionnnels ont assez de cliché."Maintenant laissez le tranquille ,laissez le travailler" (merci à mon voisin traducteur)

     

  • SOUCHON

    Maison Souchon, tripes et coeur d’artichaut

    index_02.jpgSouchon est (en)chanteur : la souche sort un album live aux vertus de madeleine de Proust. On est tous des Français de (la) souche.

    Alain Souchon avait déclaré à l’époque de son excellent album "Au ras des pâquerettes" (1999) qu’il allait probablement arrêter sa carrière, qu’il ne se voyait pas finir comme Ferré.

    Heureusement, il n’a pas arrêté. Il a même publié, avec "Ecoutez d’où ma peine vient", l’un des plus beaux disques français de l’année 2008 (avec Bashung, Sheller, Manset, Murat et Christophe). Au moins, il ne finira pas comme Voulzy, c’est déjà ça.

    Alors oui, Souchon est probablement un personnage faussement lunaire, agaçant par son côté « la vie serait tellement plus simple si on vivait au pays de Oui Oui ».  Souchon est aussi très probablement un très gros bosseur, même s’il joue sur le côté : « j’ai de la chance ». Qu’on soit passé aux 35 heures n’a rien changé à la qualité de son oeuvre, comme c’est bizarre.

    Sa musique correspond aux canons de la grande variété , celle que l’on croisait sur les ondes en 1985 : "L’Aziza", "Mistral Gagnant", "Ballade de Jim", "Nuit sauvage", "Quelque chose de Tennessee", "Tombé pour la France", etc. Qu’est-ce que signifie la grande variété aujourd’hui ? Souchon est toujours aux avant-postes sans se renier, sans nouveau concept à chaque apparition, sans demander à Doc Gynéco ou à Grand Corps Malade d’écrire ses textes. Et un type qui cite Robert Zimmerman (Cf « Les regrets ») fait-il encore vraiment partie de la variété ? Et il gueule sur ce live, et ça vibre, plus que chez Johnny !

    Ce double album est magnifique de bout en bout, Souchon est à son affaire, il déballe le tapis rouge pour son oeuvre exemplaire, il y met - avec ses musiciens - son coeur d’artichaut et ses tripes, et c’est peut-être cela qu’on appelle le bonheur.

    Message à Saez et Soan : Souchon est la preuve qu’il ne suffit pas d’être déprimé ou faussement déprimé pour écrire de superbes chansons, habitées, intelligentes, senties, écorchées ou torturées (bien plus qu’elles n’en ont l’air).

    Les fans ultras regretteront l’absence de « Ballade de Jim » ou de « Ultra moderne solitude », mais on ne va pas chipoter : Souchon a 66 ans, et basta !

  • JAZZ A JUAN LES PINS 2008

    Aux yeux des stars du monde entier, la pinède Gould est à l'image de ce que peut représenter la Scala de Milan pour un artiste lyrique : une confirmation et une rencontre exceptionnelle avec le public. Doyen des festivals de jazz en Europe, «Jazz à Juan» reste un formidable creuset où se mélangent toutes les tendances.

  • SALUT HENRI

    Le créateur de la bossa-nova s'en est allé rejoindre Django.

    Doudou à moin, li qu'a pa'ti héla, héla, c'est pou' toujou...

    SALVADOR

  • FATALS PICARDS

    L'amour à La Française

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    Je n'ai pas vraiment pris la peine d'écouter la chanson des Fatals Picards avant l'Eurovision, et finalement, ça n'est pas un mal,

    Je n'ai pas voulu voir si cette année, l'Eurovision allait vraiment se lancer dans la modernité, poursuivant le chemin tracé à l'explosif par les finlandais de Lordi.J'ai un profond mépris pour les guimauves et je ne connaissais les Fatals Picards que de nom mais, je pensais que les choses pouvaient être beaucoup plus drôles avec un groupe comme ça. Il faut oser ! 

    J'ai vaguement regardé leurs prestations, histoire d'évaluer nos chances j'ai pu apprécier quelques navets. Puis vint le tour du numéro 13. ça aurait pu porter chance. Et là, vlan, la claque ! Quelle pêche ! Je suis plus qu'amusé par les paroles, ça me plait cet humour, ces clichés et cet accent. Et les costumes de Jean Paul Gaultier, que dire ? Ils ont vraiment la classe et je pensais fort à ce moment qu'ils pourraient être dans les 5 premiers. Facile. ça bouge, c'est français, et c'est moderne !

    Bien sûr, comme chaque année,cette soirée est un sommet de ringardise. C’est ce qu’on disait déjà il y a dix ans… trente ans… cinquante ans En fait, cette manifestation n’est pas ringarde, elle est décalée : c’est un OMNI, un objet musical non identifié. En réalité, l’Eurovision fait partie de notre vie, car comment ne pas être envahi par une tendre nostalgie en évoquant les pieds nus de Sandy Show, la Poupée de son, Non ho l’éta, les faux punks, les vrais Abba, les Mike Brant scandinaves, les Elvis maltais, l’Oiseau et l’enfant,Céline Dion classe biberon, et surtout les interminables séances de classement : Luxemburg… ten points, Cyprus… twelve points Turquie....(C'est en Europe ?)  Il est vrai que l’honneur national est mis à mal ces dernières années. Qu’on en juge : dix-huitième en 2003,  quinzième en 2004, vingt-troisième en 2005, et Virginie Pouchain, vingt-deuxième en 2006. Pas vraiment un fabuleux destin (excusez-moi, je n’ai pas pu m’empêcher !). Même l’équipe olympique de curling a de meilleurs résultats.

    Mais peu importe, c’est le cœur plein d’espoir que nous avons suivi le cru 2007 (à Helsinki, puisque un groupe de hard rock finlandais assez croquignolet avait gagné l’an dernier). Du boys’band espagnol au glamrock suédois, de la Moldave gothique à la blues woman hongroise, nous avons eu droit au traditionnel défilé baroque. Au final la Serbie gagne haut la main avec une chanteuse qui ressemble à Juliette et une chanson (« Prière ») aussi belle que serbo-croate. Et les Français me direz-vous ? Vingt-deuxième sur vingt-quatre, comme dab. A l’année prochaine.