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CANAL + PAIERA

Le petit monde du football français s’agite et seules quelques lignes traduisent cette fièvre dans les journaux. Les droits de la ligue 1 arrivent à échéance et seront mis aux enchères ces prochaines semaines. D’un coté Canal + répète que le championnat coûte trop cher, que le spectacle a baissé et que le football n’est plus essentiel à la chaîne cryptée. De l’autre, la ligue nationale et son président Frédéric Thiriez mise sur 750 millions d’euros par an (600 aujourd’hui). Au centre Jean-Michel Aulas crée l’association Football Avenir Professionnel (FAP) et réclame sans rire le doublement des droits.

beb60b920df0ccb4ba8ebb8d72d77d2a.jpeg Derrière cette bataille de déclarations se joue une nouvelle distribution des cartes. Les grands clubs refusent, sans l’avouer, la répartition actuelle des recettes. Ils rechignent à donner 100 millions d’euros à la ligue 2 sur les 600 qu’ils reçoivent. Ils renâclent à payer la taxe Buffet qui enrichit les autres sports. Les présidents de Lyon, Bordeaux, Lens ou Paris vendent la ligue 1 et souhaitent que cet argent reste à la ligue 1. C’est une logique comme une autre qui garantit l’augmentation des revenus. Canal + a choisi son camp. La chaîne programme plus souvent Marseille que Le Mans. Au fond, Canal + s’intéresse moins au championnat de France qu’à l’OM, à Lyon ou au PSG. Ces clubs gonflent les audiences. Canal + diffuse ce qui marche. C’est une logique commerciale. Comment lui en faire le reproche ?

Frédéric Thiriez joue une partie délicate. Il cherche des appuis auprès des pouvoirs publics. Il a rencontré Nicolas Sarkozy. Il a demandé au Président de la République que le contrat d’appel d’offres porte sur 4 ans et non plus 3 ans. Ainsi, les futurs acheteurs amortiront leur dépense sur une période plus longue. Nicolas Sarkozy a favorisé cette demande qui est aujourd’hui acquise. Elle montre que le pouvoir central jouera un rôle dans la vente des droits. En clair, l’Elysée peut inciter Canal + a payé les 750 millions d’euros que réclame le football. Au nom de la paix sociale, au nom des élections municipales qui arrivent, au nom du football opium du peuple…

En France, le pouvoir politique peut imposer sa volonté. Il intervient dans le secteur économique si tel est son intérêt. Il a les moyens de contraindre. En l’espèce, la publicité, les tranches en clair que diffusent Canal + sont des moyens de pression que l’Elysée, le gouvernement peuvent utiliser s’ils le décident. Cette thèse a une conséquence : Canal + paiera ! Les acteurs s’exprimeront, se répondront, se fâcheront. Puis canal + paiera ! Tout est joué d’avance. Le président de la ligue a fait le tour des popotes. Il a l’état dans sa manche. Les intérêts particuliers passeront derrière le bien général. Voilà un scénario possible. Rendez-vous au début de l’année 2008 pour vérifier ces hypothèses.

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