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MUSULMANES

 

 Les femmes croisées,au cours de vacances à Marrakech ne sont pas en majorité voilées mais on en croise régulièrement, équipée d’une burka façon afgHanes, ne laissant apparaître que leurs yeux.

  Le respect des pratiques religieuses des uns et des autres, et on s’y efforce,on s’y tient, et on se tait surtout dans un pays où la religion musulmane.est inscrite dans la constitution Mais s’agissant du voile,le silence peut-etre violent comme un cri : dans chaque voile,se lit un slogan. Un slogan qui parle des hommes et des femmes en des termes que l'on ne peut accepter, en tant que citoyen d'un pays laic.

Le port du voile n’est pas seulement la manifestation d’une appartenance religieuse, l’expression d’une piété particulièrement assidue (l’une et l’autre parfaitement légitimes : que la laïcité accueille cette revendication, de quelque religion qu’elle provienne,paraît parfaitement indiscutable). Mais ce signe-là, le voile, a un signe très clair, et parfaitement incompatible avec nos valeurs humaines républicaines : il signifie que la femme n’est pas l’égale l’homme en termes de droit. Non seulement elle n’a pas la liberté comme lui de montrer ses cheveux, mais cet interdit la désigne comme objet sexuel exposé à la convoitise (postulant que la réciproque ne serait pas vraie : les cheveux des hommes ne seraient pas désirables, ou les femmes impropres à la condition de sujet du désir ?) ; qui la désigne enfin comme propriété d’un homme (son père, son mari) à qui elle réserve le droit de la contempler.

On objectera sans doute que les femmes voilées « choisissent » leur condition, qu’elles en revendiquent la « liberté » : choix et liberté tout de même bien discutables, dans un contexte où des pressions de toutes sortes les y poussent. D’autant plus discutables qu’il s’agit de revendiquer la liberté de n’être pas libre ; d’embrasser « volontairement » le statut d’objet d’une aliénation (au sens strict : transfert de propriété) asymétrique, que la nature commande avant le libre-arbitre - car quoi qu’ait dit Beauvoir, on naît femme avant de le devenir.La femme a certes le droit d’abdiquer sa liberté en se décrétant la chose d’un autre - au fond, le mariage n’était pas loin de signifier cela il ya peu. Mais fonder ce droit sur une règle asymétrique, une conception inégalitaire de l’humanité qui rend la réciproque impossible, est-ce encore un droit acceptable en République ?

Chaque fois que je croise ce voile, je suis renvoyé à ma propre condition d'humain:la nature nous a faites semblables.   La chevelure flottante au vent doit-elle être perçue comme une provocation ? Une offense?

Et le combat rcitoyen contre les discriminations de toutes sortes devrait donc s’arrêter là, s’incliner devant le voile, se taire devant cette oppression textile qui est le symbole de l’oppression tout court ?

Et sous sa burka son regard toise le regard de l'autre:que pense la passante de nos soucis ?

Et toutes les questions que son slogan me pose, doit-on les taire ? La laïcité, ce serait ça, le silence - un autre voile, complaisamment jeté sur des questions brûlantes et cruciales ?

 On s’est étripé sur cette question, à intervalles réguliers, ces dernières années :on regrette presque ce temps où on pouvait en parler. Moi même, depuis plus d’un mois depuis mon retour du Maroc ces questions m’interpellent. Et que je  suis, jusqu’à ce jour,dans la réflexion avant de l’écrire. Parce que je sais bien que par les temps qui courent à toute allure vers la stigmatisation de l’étranger, dans le climat de chasse au sans papier qui nourrit la bête immonde, un tel débat risque d’être de la plus haute toxicité.

Nous voici donc rendus à cette invraisemblable impasse : qu’il faille renoncer à dénoncer une discrimination, flagrante, spectaculaire, massive, afin de ne pas encourager une autre discrimination, plus massive.Nous n’en sommes pas encore là.L’islam n’est pas la religion de l’étranger ;c'est la deuxième religion pratiquée en France, et à ce titre, constitutif désormais de notre identité commune ;on peut et on doit  discuter des pratiques sans être pris pour des complices de la xénophobie rampante.On doit discuter librement, dans une société éclairée, soucieuse d’égalité réelle, de ces sujets en voie de tabouisation.

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