Au fil de l'accélération de la campagne, la Gauche et son électorat sentent que la victoire, non seulement est possible, mais probable dans bien des villes. Un succès lié aux femmes et aux hommes engagés, aux priorités données, mais également à un rejet des neuf premiers mois du mandat présidentiel.
En 1995, Jacques Chirac avait dévissé dans les sondages après que les Français se soient rendus compte que la réduction de la fracture sociale n'était qu'un slogan. La chute de popularité de Nicolas Sarkozy est, elle, à rapprocher du rendez-vous manqué sur le pouvoir d'achat.
Malgré tout, si la baisse du nombre d'opinions favorables s'explique, elle surprend par son importance et l'extension du mécontentement à toutes les couches de la population.
Cette cristallisation s'explique également par les chiffres publiés semaine après semaine et dont le dernier bat en brèche les prévisions gouvernementales en matière de croissance.
Les 2,25 % annoncés ne sont pas atteints. La France se contentera donc de 1,9 % et de ce fait, l'Etat encaissera moins de recettes. Le déficit public continuera de croître pour atteindre 2,7 % du produit intérieur brut.
De plus, en ce début d'année, la situation ne s'améliore guère et la faiblesse de la croissance enregistrée au dernier trimestre (0,3 %) est à mettre en parallèle avec le déficit record de la balance commerciale, avec la baisse des dotations d'Etat, la réduction des politiques publiques et les compétences transférées aux collectivités locales sans moyens supplémentaires.
En cela, les orientations nationales influent sur les politiques municipales et cantonales. Voilà pourquoi les élections de mars revêtent déjà une double dimension