Comment motiver les mauvais élèves du HLM?
L'heure est à l'évaluation: après les profs et les ministres, c'est au tour des maires d'être notés pour leur action en matière de logement social. Dans son rapport annuel, la fondation Abbé Pierre a décerné mercredi matin bons et mauvais points aux municipalités pour leur respect de la loi SRU.
Adoptée en décembre 2000 à l'initiative du gouvernement Jospin, la "loi de solidarité et renouvellement urbains", contraint les communes rattachées à une agglomération de plus de 50.000 habitants à atteindre au moins 20% de logements sociaux d'ici 2020.
Or plus de la moitié dérogent à leurs objectifs pour la période 2002-2006, à l'instar de Neuilly-sur-Seine: de longue date, le fief de Nicolas Sarkozy tient lieu d'exemple canonique en la matière. Avec seulement 2,6% de logements sociaux, la ville reste un des pires élève. Mais, parce qu'elle a rempli une (infime) partie de ses engagements -181 logements sur les 1324 promis sur cinq ans-, la ville des Hauts de Seine ne termine que deuxième du "classement du déshonneur".
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C'est une autre ville d'Ile-de-France, Saint-Maur-des-Fossés, qui lui ravit la palme, n'ayant livré que trente nouveaux logements en cinq ans au lieu des 1236 promis.
Saint-Maur a préféré débourser 1,4 million d'euros d'amende en 2007 plutôt que d'agrandir son parc social, qui ne représente pas plus de 6% du total. Cette pénalité prévue par la loi SRU n'aura donc pas suffi à faire plier la mairie. Mais ces amendes ne sont pas les seuls outils à la disposition des pouvoirs publics pour lutter contre la pénurie de logements sociaux.