Dans le monde 1 milliard de sous alimentés=1milliard d'obèses
Le sommet de la FAO à Rome s'est achevé semaine dernière. L'occasion, après ceux qui ont faim, d'aborder un autre problème alimentaire: ceux qui mangent trop et qui en sont malades... Car l’un des paradoxes de notre société, c’est que la santé coûte de plus en plus cher, alors que les citoyens ne sont pas mieux soignés. Si l’on ajoute tout, les cotisations d’assurance, de mutuelle et tout ce qui reste à la charge des familles, on constate que depuis huit ans, ces dépenses ont augmenté de 45 à 50%. C’est énorme.
On pourrait croire qu'on s'oriente vers un système à l’américaine, que l’Etat se désengage, que la santé se privatise, qu'elle revient de plus en plus cher. Pas du tout. La Sécu ne se désengage pas: elle assure 77% des dépenses de santé aujourd’hui contre 78% il y a huit ans, autrement dit, la même chose. Mais les dépenses ont globalement explosé. Elles ont explosé en valeur absolue, tout simplement.
Est-on mieux soigné pour autant ? On pourrait penser que puisque les dépenses augmentent de 50%, la santé augmente de 50%, ce qui n’est évidemment pas le cas. En revanche, la mondialisation a un effet catastrophique sur les comportements alimentaires et provoque un développement du diabète et d’autres pathologies liées au surpoids. L’obésité se développe considérablement en Chine, en Inde, dans les Emirats Arabes unis etc. En France aussi, même si nous avons été longtemps épargnés : un peu plus de 10% des français sont obèses et 20% des hommes et femmes de 55-64 ans le sont. L’obésité est inversement proportionnelle au revenu : sont d’abord touchés les ouvriers, les agriculteurs et les employés.
On mesure là la perversité, la malignité, la perfidie de la pub qui ne vous dit plus aujourd’hui « mangez la saleté qu’on vous propose » « mais mangez la saleté qu’on vous propose et faites du sport ». C’est un peu comme si on vous vendez des pistolets et des balles, avec la mention : « N’allez pas tuer votre voisin ». Pour en finir avec la faim, comparons l’empreinte écologique des pays gavés et des pays affamés. L’empreinte écologique, c’est la surface qui permet d’assurer l’ensemble de votre consommation : nourriture, voitures etc. Elle est de 5.7 hectares par habitant aux Etats-Unis, de un hectare en Afrique. Au total, un humain exige 1.3 hectare, alors que la terre ne peut lui en fournir qu’un seul. Cherchez l’erreur.
La phrase : « La maigreur est le premier signe de l’intellectualité » (Roland Barthes, Mythologies