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LA CROISSANCE :LE RETOUR !

L’OCDE annonce le retour de la croissance pour 2010... Il ne faut pas forcément s'en réjouir... Je suis bien conscient que la croissance signifie de l’activité, des camions qui roulent, des banlieusards qui se pressent, des machines qui tournent, des turbines qui turbinent, des pêcheurs qui pêchents, des fraiseurs qui fraisent, des ateliers qui produisent des objets rutilants et notamment les merveilleux jouets de Noël qui encombreront bientôt les sapins, et dès lors, la croissance, c’est de l’emploi. Que celui qui ne souhaite pas d’emploi me jette la première pierre, tout le monde souhaite un emploi, moi le premier.

Mais ne sommes-nous pas arrivés au point où la croissance en soi ne suffit pas ? Voilà que les publicitaires eux-mêmes se posent des questions sur le contenu de leur message ! Ils songent avec mélancolie, j’ai lu ça dans un journal dominical, qu’ils arrivent de moins en moins à faire acheter à ceux qui n’en ont pas les moyens ce dont ils n’ont pas besoin...

Comment donc redonner du goût à la croissance ?
D’abord, en promettant plus d’argent : travailler plus pour gagner plus, et, c’est vrai, six Français sur dix estiment qu’ils ne gagnent pas assez d’argent. Mais, chose curieuse, les quatre qui sont satisfaits se retrouvent à tous les niveaux de revenu ! Autrement dit, quel que soit le niveau de salaire, la proportion des gens heureux et malheureux est la même. C’est une étude très sérieuse de l’Université de Princeton qui le démontre !

Ce qui prouve à quel point ce type d’études est sujet à caution, c’est le taux de suicide selon les catégories socio-professionnelles : les catégories les plus défavorisées sont les plus touchées par le suicide, à commencer par les ouvrier agricoles, qui de tout temps ont été décimés par le suicide. Inversement, l’idée que les hommes d’affaires et les traders sont soumis au suicide est fausse : l’économiste John Kenneth Galbraith est allé consulter les statistiques de la ville de New-York pendant les mois d’octobre et novembre 1929, et il a constaté que le nombre de suicides avait plutôt diminué...

Autre exemple bizarre, la France de l’Occupation, où le revenu s’est effondré, et où l’espérance de vie a augmenté, notamment parce que le nombre de suicides s’est effondré. La croissance est donc un indice d’activité, d’emploi, de travail, certes, mais pas un indice du bonheur. On s’en doutait, mais c’est une bonne chose de le rappeler à moins d’une quinzaine du grand sommet de Copenhague sur le climat, où l’Europe aura son mot à dire. La croissance est une idée dépassée en Europe.

La phrase : « J’ai reconnu mon bonheur au bruit qu’il a fait en partant. » Jacques Prévert.



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