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LE GRAND ECART DU P.C

 

Le 14 mars, les électeurs auront, dans plusieurs régions, le choix entre des candidats communistes engagés sur des listes concurrentes. Un phénomène révélateur de la crise existentielle de ce parti.

 Sous les lignes fluides et bien lisses de son siège national, place du Colonel-Fabien, dessiné par l’architecte Oscar Niemeyer, le Parti communiste cache de plus en plus difficilement les herbes folles qui l’envahissent. Car le temps où le PCF n’avait qu’une seule ligne est définitivement révolu. Il n’est pas rare de trouver, dans une même région, des candidats communistes sur deux, voire trois listes.

 Certes, très majoritairement, le parti de Marie-George Buffet a choisi de présenter des listes indépendantes du PS et d’Europe Écologie au premier tour des élections régionales, le 14 mars. Dans 17 régions sur 22, les adhérents du PCF ont fait le choix de constituer des « listes du Front de gauche de large rassemblement au premier tour », des listes ouvertes « à des forces nouvelles » et notamment des femmes et des hommes issus du mouvement syndical, social ou associatif. Des listes qui, dans la plupart des cas, portent l’intitulé « Ensemble pour des régions à gauche, solidaires, écologiques et citoyennes ». Ce choix courageux a toutefois été affaibli dès le départ par le refus de la direction de désavouer, ou même critiquer, l’option retenue par les militants de cinq régions – Bourgogne, Bretagne, Champagne-Ardennes, Haute-Normandie, Lorraine – qui ont préféré la sécurité d’un accord avec le PS dès le premier tour.

 Mieux, après avoir estimé, début décembre, que les deux options – une liste Front de gauche élargie ou une liste PS-PCF – étaient tout aussi légitimes, ce qui est déjà problématique – quand tout se vaut, rien ne vaut –, la direction du PCF se félicite désormais ouvertement des premiers résultats des discussions avec le PS. Dans ces régions, explique Pierre Dharréville, son rapporteur devant le conseil national, mi-janvier, « un accord satisfaisant a été signé avec l’ensemble [sic] des forces de gauche ». Des « forces » pourtant limitées à trois formations, le PS, le MRC et le PRG. Ces accords excluant tous les partenaires avec lesquels le PCF est engagé dans les 17 autres régions, est-ce à dire que le PCF y discute avec des forces qui ne sont pas « de gauche » ? Cette dualité d’orientations politiques, approuvée au plus haut niveau, se complexifie encore dans plusieurs régions où des élus communistes, en désaccord avec le vote des militants, se présentent séparément sur une liste concurrente.

En Provence-Alpes-Côte-d’Azur, où le PCF a reconduit le Front de gauche, Joël Canapa, vice-président de la région, l’un des ténors communistes du Var, figurera au premier tour sur la liste du socialiste Michel Vauzelle, avec qui il entend « continuer à barrer la route à la droite en jouant l’union ». Soutenu dans sa démarche par une centaine de militants, dont de nombreux élus municipaux, il conserve néanmoins sa carte du Parti et déclare dans la Provence (9 janvier) : ­« Moralement, c’est un peu ­compliqué, mais je ne crains rien vis-à-vis du PCF, d’autant que je n’ai rien négocié. Et que je reverse toutes mes indemnités au parti. » Dans le département voisin des Bouches-du-Rhône, Paul Lombard, qui fut longtemps maire de Martigues et n’est pas candidat, appelle lui aussi à voter Vauzelle dès le premier tour, contre son propre parti, donc. « L’intérêt de ma ville passe au-dessus de mes convictions personnelles », justifie-t-il.

Ces interets et convictions que ne partage pas Gérard Piel dans les Alpes Maritimes.

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